Le couvent de Gentilly
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1 - Le Couvent de Gentilly1
Le premier acte marquant la création du couvent de Gentilly remonte à l’achat de biens par Annibal Gaëtan de Ceccano, au début du XIVème siècle, moyennant le prix de 1876 florins, dans un quartier appelé « Gentiliaco » à Sorgues. Sa construction se situe dans le cadre de l’essor de notre commune, à la suite des grands travaux entrepris par le pape Jean XXII à partir de 1317 : la partie la plus ancienne du couvent, la tour où était le colombier et qui fut acquise par le cardinal.
1.1 - LE SITE
L’endroit pour la construction avait été choisi parce qu’il était proche du bourg et qu’il était charmant. La proximité du canal de la Sorgue offrait de l’eau en abondance. Frédéric Mistral, dans Le Grand Trésor2, fournit l’étymologie suivante : du latin gentilis « gentil lieu » en parlant d’un endroit charmant. Une autre explication est donnée : le grès sur lequel fut bâti le couvent s’appelait grès de pont Giliï d’où pourrait dériver Gentilly.
1.2 - ANNIBAL DE CECCANO
Annibal de Ceccano, cardinal et évêque de Tusculum (ville italienne de Frescati à l’heure actuelle), était natif de Labour, province du royaume de Naples. Il était archevêque de Naples et fut nommé cardinal par le pape Jean XXII en 1327. De son protecteur, il avait obtenu le pouvoir de tester et de disposer de ses biens. Les papes Benoît XII et Clément VI lui confirmèrent cette faculté. D’après les termes de son testament établi à Rome le 17 juin 1348, il fonda un couvent dans sa maison de Gentilly. Il y installa les religieux de l’ordre des Célestins. Selon la volonté du cardinal, la communauté comprenait: un prévôt, première dignité dans le chapitre ecclésiastique, six chanoines avec deux clercs séculiers et deux patrons-clercs qui étaient en droit canon des titres honorifiques permettant de figurer au premier rang dans les processions. Le pape Clément VI l’envoya à Rome pour faire l’ouverture de son jubilé, il y mourut subitement au mois d’août 1350. Trois explications furent fournies pour faire connaître la cause de ce décès : la mort avait été provoquée par une insolation, elle résultait d’une indigestion, elle fut le résultat d’un empoisonnement criminel.
La communauté de Gentilly hérita du patrimoine cardinalice dont voici la composition :
- À Sorgues, une maison avec l’église, un moulin avec toutes ses possessions,
- À Avignon, sa livrée, plusieurs maisons sises face à l’église Saint-Didier, ainsi qu’un groupe d’autres maisons. L’ensemble lui avait coûté 7539 florins.
- À Maillane, une bastide proche de Tarascon achetée au prix de 752 florins.
- À Châteaurenard, un héritage qu’il avait payé 701 florins.
- À Saint-Rémy, des possessions qu’il avait achetées pour 2250 florins.
1.3 - LA RÉSIDENCE CARDINALICE
Ce qui allait devenir par la suite le couvent des Célestins de Gentilly fut d’abord une résidence cardinalice au luxe inouï. Ce que le pape pouvait mettre en oeuvre dans son palais, de par son appétit pour les biens de ce monde, le cardinal Ceccano en disposait dans sa demeure3. Pour lui, les occasions ne manquaient pas en effet de déployer ses richesses accumulées. Un texte anonyme du XIVème siècle, repris par Dominique Vingtain dans son livre « Avignon, le Palais des Papes », nous éclaire. Le 30 avril 1343, le pape Clément VI passa la journée chez le cardinal : « Dans le sanctuaire tout en entier, par terre, autour, en haut, on ne voyait que draps d’or, velours, tapis sur le sol et tentures, le tout à profusion. L’autel était orné de croix, de reliques, de pierresprécieuses, d’images d’or, de mitres, d’ornements de devant l’autel, de tant de choses que lesvisiteurs marquaient leur surprise mêlée d’admiration. ». Cet excès de somptuosité était un trait caractéristique de toutes les demeures cardinalices de l’époque. Ce luxe révolta la conscience de beaucoup d’honnêtes gens. Pétrarque fut incontestablement le plus célèbre d’entre eux. Sainte Brigitte, reine de Suède, en fut une autre. Lors de son séjour à Rome, au moment du jubilé de 1350, elle fit part au Cardinal Ceccano des révélations que le Christ lui avait faites à son propos et qui lui annonçaient les affreux supplices qui l’attendaient en enfer auquel il était promis4...
1.4 - LES ACHATS DE BIENS IMMOBILIERS
Après le décès du cardinal, le pape Clément VI (Robert de Genève) décida que tous ses biens iraient au seigneur de Châteaurenard. En compensation, le pape remit aux Célestins de Gentilly le prieuré de Saint-Pierre de Ménemènes et plus tard de Saint-Antoine sur le terroir de l’Islesur- Sorgue. Par la suite, l’oeuvre mit à la disposition par contrat la bastide de Maillane sous le cens annuel, c’est-à-dire moyennant un fermage fixe de 400 anguilles. Elle dut plus tard le convertir en un loyer de 36 florins d’or et, en 1494, Jean Palade qui la possédait obligea les Célestins de Gentilly à recevoir le remboursement. Le 30 octobre 1322, Bertrand Malisanguenis, recteur de l’église de Saint-Jean de Clieux, au diocèse de Cavaillon, reconnut Isnard Velarei, prieur de Saint-Pierre-de-Ménemènes, le patronat de ladite église Saint-Jean5. En avril 1356, Guido Portuensi et François Florentin, évêques et exécuteurs testamentaires du cardinal Ceccano, obtinrent du pape Innocent III de substituer aux prévôts, chanoines et clercs désignés par testament douze religieux célestins. Le 23 septembre suivant, les Célestins furent mis en possession de la maison dite « Saint-Martial de Gentilly ». Les Célestins de Gentilly considéraient le Cardinal François des Ursins comme leur second fondateur, lequel avait su procurer sur eux les bienfaits de Louis, roi de Sicile, et de Jeanne, sa femme6 (1326-1375). Aux calendes d’avril 1335, le Cardinal Ceccano avait acquis, de Jean de Porta Acquaria, un moulin à blé, avec un moulin « paradou » (moulin à foulon), un jardin et un grès (terrain pierreux). Le 23 mai 1361, l’éminentissime François Florentin, alors cardinal, fit son testament et institua les Célestins de Gentilly ses héritiers universels, avec l’obligation d’employer les capitaux de son héritage en achat de fonds. Il avait lui-même acquis des biens précédemment, pour le compte du couvent, jusqu’à concurrence de 6612 florins. La tradition veut que ce cardinal ayant pris l’habit des Célestins de Gentilly meure au sein de la communauté entre les bras des religieux. Il fut enterré près du grand autel. Le 5 août 1515, le cardinal François Clermont, évêque de Tusculum et légat d’Avignon établit six religieux. Il leur constitua une rente de 600 florins jusqu’au moment où ils purent trouver à acheter un fonds d’un revenu identique. C’est à cette intention que le cardinal acquit, le 26 août 1530, la grange des Ramières à Monteux et une terre de 26 salmées 6 éminées, quartier du Clos, devant le château de Sorgues. Ce même cardinal fit bâtir la nef de l’église dont les frais de construction s’élevèrent à 1872 florins 5 sols 6 deniers et sa sépulture du côté droit de l’autel où il fut inhumé. Le cardinal donna également au couvent toute une chapelle d’argent et trois ornements, blanc, rouge et noir.
Le 19 novembre 1364, Pierre Bertrand, cardinal évêque d’Ostie, bailla par testament aux Célestins de Gentilly son château de Haut Colombier en Haut Vivarais, diocèse de Vienne, pour y fonder un monastère dudit ordre et assigna entre autres biens qu’il possédait à Pernes pour la fondation des Censévés. Le 5 mars 1368, ces Célestins étaient déjà installés au château du Colombier. Le 2 août 1370, ils vendirent aux Célestins de Sorgues leurs terres de Pernes pour le prix de 170 florins d’or lequel fut payé le 14 décembre 1375. Le 5 mars 1386, Blancas de Portavès, seigneur de Châteaurenard et de Noves (ce dernier lieu appartenant à l’évêché d’Avignon à la suite du procès qu’il avait eu au sujet des limites des terroirs de Châteaurenard et de Noves), obtint du pape, par transaction, tous les biens meubles et immeubles que les Célestins possédaient à Châteaurenard. Ils consistaient en une métairie, un grand bois appelé au commencement du XVIIIème siècle « bois de Gentilly » et un moulin proche du château. Le 7 des idées7 de mars de l’année suivante, le pape, désirant indemniser les Célestins du bien dont ils avaient été dépouillés à Châteaurenard, leur unit le prieuré avec toute exemption. Ils en prirent possession le 15 juin suivant. Le 26 avril 1406, la communauté de Gentilly avait acquis de Bertrand Silvestre le bois de Fongaharde (Fontgaillarde). Le palais d’Annibal de Ceccano, fondateur des Célestins de Sorgues, était dit anciennement librat (librata Ceccani) près la Motte et plus tard, même pendant l’existant du collège la Tour (cette partie nord du collège la plus rapprochée de l’église Saint Didier où était la manutionnaire). En 1409, Jean de Royère donna au couvent une vigne de 5 sols, 2 éminées dite « la Royère », pour servir à l’entretien d’un des religieux. Le 31 mars 1452, les Célestins acquirent de la noble Laurisse, épouse de Jean Higony, docteur, un moulin à papier à deux roues joignant leur enclos. Le 21 septembre 1465, le couvent le donna à bail à Colin Pineau ou Colin selon Louis Desvergnes (page 153 de l’Histoire de Sorgues). En 1520, le doyen du chapitre de Notre-Dame de Villeneuve-lez-Avignon était conservateur des privilèges des Célestins de Gentilly. Le 27 janvier 1527, le cardinal François de Clermont unit aux Célestins de Sorgues la chapelle Notre-Dame de Beauvoir. Ils en furent mis en possession le 30 août 1528. Le 30 janvier 1536, le couvent donna ses moulins à nouveau à bail à la commune de Sorgues. Le 25 juin 1576, les Célestins acquirent une maison à Sorgues, Grande Rue. Le 15 juin de la même année, Jean de Leveresis, prieur de Saint-Pierre de Ménemènes (dit plus tard le prieuré Saint-Antoine) sur le territoire de l’Isle-sur-la-Sorgue, diocèse de Cavaillon, résigna, c’est-à-dire renonça à son prieuré en faveur de Guyon, cardinal diacre de Sainte-Marie, et en portion en faveur du Saint Siège. Le 20 décembre 1526, Sanlis Jandet, chanoine de Saint-Didier, bailla aux Célestins une bastide, avec son tènement situé proche de leur prieuré de Saint-Antoine, à charge d’une messe toutes les semaines.
1.5 - DROITS DE PÉAGE
Le 8 juin 1391, le cardinal Vital remit aux Célestins une maison proche de la porte du moulin, dite « la Monère ». Le cardinal François de Clermont unit aussi aux Célestins la Chapelle de Sainte-Catherine. Le 13 novembre 1365, la communauté avait acquis de Remond Augerii le droit de prendre péage de toutes choses qui passaient par le terroir de Sorgues pour faire commerce ainsi que le droit de tasque consistant en la neuvième partie des fruits qu’elle prenait par endroits avec le pape sur un quartier de terre et de vigne. Mais les Célestins ne jouirent que peu de temps de ce dernier droit : le 20 octobre 1367, ils acquirent de Pons Belloni une autre fraction du droit de péage précité. Le 11 juin 1380, Pol Malgei leur en vendait une autre portion. Le 29 décembre 1402, Iscard Spacerii leur donna le droit qu’il possédait sur ce même péage. Le 21 février 1409, les religieuses de Sainte-Marie du Puy à Orange leur vendirent les deux parties qu’elles possédaient. Le 17 janvier 1430, Antoine Ortolani leur donna le quart qu’il détenait sur le péage du sel.
Le péage se payait à la traille d’après le tarif suivant :
- Une bitte chargée : six deniers
- Une charrette et un cheval : douze deniers,
- Une charrette à plusieurs chevaux : dix-huit deniers
- Un chariot à quatre chevaux pour le sel : un sou.
Les transports par cours payaient en proportions.
Le montant du péage se partageait ainsi entre les co-seigneurs sur dix florins :
- La chambre apostolique de Carpentras avait 6 sous 3 deniers
- Les Célestins de Gentilly 5 florins 11 sous 18 deniers
- Les Chartreux de Villeneuve 2 florins 4 sous 6 deniers
- Les Célestins d’Avignon 1 florin un sou 15 deniers
- Les Chartreux de Bonpas 6 deniers
Comme les habitants de Sorgues, les Célestins de Gentilly jouissaient de l’exemption du droit de septier8 lorsqu’ils venaient vendre du blé à Avignon, privilège qui avait été concédé par le Comte de Toulouse aux habitants du terroir.
1.6 - LE BAC À TRAILLE
La communauté était propriétaire d’un bac à traille sur la Sorgue, dit le « Pont Augier ». En 1536, elle obtint l’autorisation d’établir dans le voisinage de ce bac un moulin à scier le bois.
1.7 - LE PASSAGE DU BARON DES ADRETS
Le 29 août 1562 10, les huguenots, sous la conduite du baron des Adrets, pillèrent et incendièrent le couvent, violèrent les sépultures, en particulier celle du cardinal de Clermont : ils brûlèrent ses ossements et emportèrent sa tête. Le couvent mit plus de 60 ans pour se relever de ce malheur.
1.8 - LES VISITES ROYALES
En 1713, la reine de Pologne y reçut pendant trois jours la plus brillante hospitalité de la part des moines. L’édifice par sa richesse, ses jardins magnifiques et ses belles eaux, rendait le séjour délicieux. Jacques III, roi d’Angleterre, y faisait de fréquentes visites pendant son séjour à Avignon. Enfin, il n’était pas un souverain, pas un prince qui, passant par le pays, ne s’y arrêtât pour le visiter.
1.9 - LE BAIL EMPHYTEOTIQUE
Le 19 décembre 1741, les Célestins du monastère saint-Martial de Gentilly sollicitèrent et obtinrent du vice-légat d’Avignon, à titre de bail emphytéotique, la faculté de prendre et dériver les eaux de la rivière de la Sorgue, au lieudit le Clos ou pré du légat, côté de Bédarrides, pour l’amener dans leur champ. Depuis la fondation du monastère, ce bien était arrosé du valat du pape, dit le Griffon, au moyen d’un aqueduc qui conduisait les eaux à travers la rivière depuis le jardin du château jusqu’au pré. L’aqueduc avait été détruit par la violence des crues et, au dix-huitième siècle, il ne restait que quelques vestiges au creux de la rivière. Les religieux avaient projeté de remettre en état cet ouvrage, mais la crainte de voir, en cas de débordement des eaux, cette construction faire obstacle à leur écoulement les avait retenus. De plus, la chambre apostolique de Carpentras avait donné au cours des siècles de multiples concessions à divers particuliers ayant pour résultat de diminuer considérablement leur volume donc rendant l’irrigation du Clos difficile. L’argument avancé par les Célestins était celui-ci : le Clos, une fois réhabilité et possédant un arrosage nécessaire, permettrait de récolter du fourrage et des herbages très rares à Sorgues et assurerait du travail à ses habitants11.
2 - Le déclin du Couvent
A la fin du XVIIIème siècle, il n’y avait en résidence dans ce monastère que neuf religieux, dont sept pères et deux frères y vivant dans le plus grand confort.
2.1 - ACHETÉ COMME BIEN NATIONAL
En 1791, après la réunion du Comtat Venaissin à la France, les biens du clergé furent considérés comme biens nationaux et vendus aux enchères ; le couvent des Célestins de Gentilly de Sorgues en faisait partie. Le 5 novembre 1793, le citoyen Rovère Joseph Stanislas12 s’en rendit adjudicataire pour la somme de 91500 livres, payable 12% comptant, le surplus en douze termes égaux d’année en année. Ce couvent disposait d’une superficie d’environ 47 salmées (33 ha) avec ses dépendances, ménageries, écuries, jardins, bosquets, parterres, allées d’arbres séculaires, bassins, eaux vives et son tènement de terres. L’adjudicataire avait eu, non seulement l’immeuble mais le mobilier, la bibliothèque, les archives. L’affaire était magnifique, car la terre de Gentilly valait à elle seule, au bas mot, 500 000 livres. Cette acquisition lui fut reprochée comme une immense escroquerie13. Elle souleva un véritable tollé dans le département ; curieusement, seul le conseil général de la commune de Sorgues délibéra le 13 brumaire an III (octobre 1794) « qu’il serait fait une attestation, signée des membres du conseil général et des autres citoyens, pour l’envoyer à la convention nationale en faveur de Rovère, adjudicataire des ci-devans Célestins de Sorgues, pour prouver l’offre qui lui fut faite d’accepter cette maison au même prix qu’elle aurait été vendue aux enchères publiques, en reconnaissance des services insignes qu’il avait rendus à cette commune. ».14
2.2 - LE CITOYEN ROVÈRE
C’était un descendant de bourgeois enrichis, né à Bonnieux vers 1748 ; il se parait d’un marquisat de fantaisie qui laissait croire, dans un Comtat Venaissin pontifical, à une parenté avec la famille de Jules II.15 Un temps mousquetaire au service du roi, puis colonel des pacifiques chevau légers de la vice-légation d’Avignon par achat de l’office, il appelait de ses voeux un bouleversement social qui lui permettrait de sortir d’ennuis financiers où l’avait plongé sa dissipation. De plus, il était dépité de n’avoir pas réussi à se faire nommer député de la noblesse de Provence aux états généraux de 1789. Il tint alors à montrer qu’il était un chaud partisan de la réunion du Comtat à la France et qu’il était d’origine plébéienne16. Ses services auprès de Jourdan lors de l’expédition de Carpentras lui valurent la députation à la Législative, puis à la Convention par les électeurs des Bouches-du-Rhône. Ses ennemis le nommaient « le portier de la glacière », bien qu’il fût à Paris au moment du massacre. Des bancs de la Gironde, il passa dans le cercle de Danton et vota la mort du roi. Il fonda dans le Vaucluse, avec ses proches, une société accapareuse de biens nationaux et acheta ainsi qu’il est dit ci-dessus, au cours d’enchères truquées qui soulevèrent un scandale, le monastère de Gentilly. Dubois-Crancé disait à son propos qu’il fut « le plus exécrable monstre qu’ait enfanté la Révolution ».17 18 Après Thermidor, il conseilla à son frère Rovère Jeune, habitant à Bonnieux, de ne pas venir à Sorgues : la commune étant soumise aux règlements de comptes, sa vie aurait été mise en danger par le parti royaliste19. Lui-même, le 11 fructidor an IV (28 août 1796), à Paris, il faillit être assassiné par les royalistes. Il mourut à Sannamary (Guyane) le 11 septembre 1798.
2.3 - LA DÉMOLITION
En 1818, les héritiers de Rovère vendirent le monastère à César Amic, le couvent fut détruit. En 1885, les seuls vestiges du prieuré consistaient en quatre colonnes du côté de la voie ferrée et, dans le chemin des Herbages, en une grande niche appelée Coquille qui a donné son nom à l’actuelle rue de la Coquille (ancien chemin des Herbages).20
Raymond CHABERT
1 La plupart des informations ci-dessous proviennent d’un document se trouvant aux archives départementales de Vaucluse répertorié de la façon suivante : série H, tome 1 - page 115 - Célestins de Sorgues - (Gentilly).
2 Le Grand Trésor, Tome II - page 47
3 D. Vingtain, page 24
4 D. Vingtain, page 251
5 PATRONAGE. s. m. Le droit qu'un Prélat ou un Seigneur laïque a de nommer à un Bénéfice.
6 La reine Jeanne est née à Naples en 1326. Elle fut reine de Sicile et de Provence de 1343 à 1382. Elle se maria quatre fois. Lors de ses premières noces, elle épousa André de Hongrie vers l'an 1343, ce fut un mariage d'intérêt. La reine Jeanne refusa d'en faire son légataire et l'aurait fait assassiner en 1345. Puis elle se remaria avec Louis de Tarente, son beau cousin, dont on dit qu'il fut le grand amour de sa vie. Ce dernier mourut de la peste en 1362. Elle épousa Jacques III de Majorque l'année d'après. Celui-ci n'eut pas plus de chance que les deux autres puisque l'on sait qu'il fut incarcéré de 1367 à 1371 et qu'il mourut en 1375. Elle convola alors en quatrièmes noces.
7 (Dans le calendrier romain, Jour qui tombait le 15 en mars, mai, juillet, octobre et le 13 dans les autres mois Dictionnaire ROBERT)
8 SEPTIER. subst. masc. Mesure qui est différente selon les lieux ou la nature des choses mesurées. En matière de liqueurs, c'est la même chose que la chopine, ou la moitié d'une pinte. On dit aussi un demi-septier, ou les trois demi-septiers qui
sont des vaisseaux qui tiennent à proportion. Un demi-septier de vin, d'olives. Ce mot vient du latin sextarium.(Dictionnaire FURETIERE, année 1690)
9 Le baron des Adrets : François de Beaumont, baron des Adrets (1513-1587), était un capitaine dauphinois et l’un des protagonistes des guerres de Religion. Il abjura le catholicisme en 1562, dévasta le midi de la France puis revint au catholicisme et combattit les protestants.
10 (Desvergnes page 45)
11 ADV. 7 S art.1681
12 (AD 3 Q 25)
13 ADV – Académie de Vaucluse – année 1902, page 376
14 ADV – Académie de Vaucluse – année 1902 – page 376
15 (Jules II, Julien de la ROVÈRE, naquit à Vérone entre 1441 & 1443, son oncle, le nomma évêque de Carpentras. Il fut par la suite archevêque d’Avignon et cardinal évêque d’Ostie avant d’être élu pape en 1503 ; il mourut à Rome en 1513).
16 Dictionnaire historique biographique et bibliographique du département de Vaucluse par C.F.H. BARJAVEL, tome II, pages 363 et suivantes – éditions LAFFITTE REPRINTS Marseille – 1970 –
17 Histoire de Vaucluse – pages 80 & 81, article écrit par Alain MAUREAU – éditions A. Barthélémy. Avignon - année1993
18 Edmond DUBOIS-CRANCÉ (1746-1814) ,43 ans en 1789, républicain dans l’âme, ministre de la Guerre en remplacement de Bernadotte le 15 septembre 1799. Il fut remplacé par Berthier après le 18 brumaire et prit sa retraite jusqu'à sa mort.
19 ADV Académie de Vaucluse – année 1904 – page 228 – lettre du 12 fructidor an IV à son frère à Bonnieux
20 Louis Desvergnes – Histoire de Sorgues – réédition de 1978 – page 132