Le cinéma «Modern» avait vu le jour au cours de l'année mil neuf cent vingt et un. Son créateur, Agricol Bonneaud, avait transformé les écuries du café «Modern» en salle de spectacle. Les séances avaient lieu le jeudi pour les enfants, le samedi soir et le dimanche.
A l'automne, au moment des pluies, il n'était pas rare d'interrompre la projection pour permettre à l'appariteur, dont le dernier fut Gobbi, d'informer les spectateurs, notamment ceux habitant rue Ducrès, de rentrer chez eux car il y avait menace d'inondation.
Le Cinéma «Modern» actuellement «L'ASTROLABE»
Qu'est-ce qui avait poussé Agricol Bonneaud, maçon de son état, Avignonnais du chemin des Sources, né en 1870, à acheter en 1921 le café Modern ? Peut-être le fait qu'un temps il avait été cafetier à Châteaurenard, et que, là, il avait rencontré les frères Genevet, propriétaires du Tivoli, et que ceux-ci lui en avaient soufflé l'idée. Grâce à son métier et à son esprit d'entreprise, il transforma les écuries contiguës au commerce en salle de cinéma, avec entrée principale route d'Entraigues et sortie place Saint-Pierre.
La salle était décorée d'une frise grecque peinte par Adrien Couturier, un artisan local, et d'un grand vase grec, oeuvre d'un décorateur de l'entreprise Alter d'Avignon. Le chauffage était assuré par 3 poêles à charbon, deux près de l'écran, un à l'entrée.
Nous savons peu de choses des premiers temps du Modern. Ce qui est certain, existant au temps du muet, il avait un accompagnement musical.
Il projetait le jeudi, le samedi et le dimanche.
Extrait de la 15ème édition des Etudes Sorguaises : "Sorgues : images du passé" 2004