Située à 120 km de Sorgues, au pied des Hautes Alpes cette grande propriété avait été aménagée pour recevoir une centaine d’enfants pendant les vacances d’été. La municipalité de l’époque, avec l’aide de bénévoles, entretenait les locaux et les grands espaces autour du bâtiment, soit 04 hectares 34 ares de verdure arborée. Le but essentiel était de pouvoir faire partir en vacances les enfants de la ville, sans distinction d’origine sociale, c’était à la portée de toutes les bourses.
 
 
Aussi fils de patron ou d’ouvrier se trouvaient ensemble sous le même toit avec les mêmes activités et la même discipline, un lien social incontournable. D’autres villages voisins pratiquaient cette même idéologie, Châteauneuf-du-Pape à « Lus la Croix Haute » et Bédarrides à « Lamastre.
 
Depuis tout a changé avec les nouvelles normes, il faut se diriger vers des centres de vacances beaucoup plus coûteux avec aucun bénévole, mais qui ne sont plus à la portée de toutes les classes sociales, c’est le début des différends dans la société d’aujourd’hui, l’argent détruit le social.
 
En 1990, la nouvelle municipalité, par l’intermédiaire de son secrétaire général M. Martin et d’un élu M.Bonfils sont venus me chercher pour prendre la présidence de la colonie. Ils ont su me convaincre, car dans le passé, je l’avais utilisé pour différentes activités. En 1980, responsable d’une poignée de bénévoles, on organise le séjour de 3 classes vertes pendant une semaine, ce fut une réussite hors pair avec des souvenirs inoubliables pour tous, enfants et parents. En 1988, à l’époque, j’entraînais les juniors Sorguais du RCS et organisait un séminaire de trois jours pour réunir les jeunes Sorguais d’horizons différents.
 
 
Ceux des cités et ceux du centre-ville sous un même toit et à la même table, cela se traduisit en fin de saison par un exploit sportif extraordinaire, on venait de gagner le titre de champion de Provence ! Cela faisait 26 ans que cela ne s’était plus reproduit.
 
Après réflexion, si on analyse l’aspect positif indéniable de ce centre de vacances, il y avait peut-être à réfléchir sur d’autres utilisations pour le bien des Sorguais.
 
En résumé, pendant les quatre ans que je me trouvais à la présidence de Ballon avec l’aide des employés du social ainsi que la conseillère municipale Mme Vitale, tout allait pour le mieux et j’obtenais le détachement d’un homme à tout faire pour assurer l’entretien et la maintenance des locaux, M.Marcellin.
 
Mais voilà qu’à l’automne 1993, l’adjoint à l’urbanisme M.Gérent, m’interpelle pour me dire que la colonie, c’était fini « on a vendu la propriété à la mairie de Ballon», l’explication était d’ordre financier, mise aux normes, investir sur le chauffage.
 
J’étais fortement déçu, car je voyais une utilisation autre que les colonies de vacances, les séminaires sportifs de la ville, le 3e âge, les associations, plus de 60, etc...
 
C’était un rêve que de penser que l’on pouvait se retrouver entre Sorguais et tisser des liens sociaux hors du commun.
 
Je conclurai par le proverbe suivant « vouloir c’est pouvoir » mais on en a décidé autrement, on venait de perdre un petit joyau de notre patrimoine.
 
 
 
 
Faîrvan Quino