Le 8 mai 1969, dans la nuit à 1 h 45, sur la route nationale 7 à la hauteur du pont de l’Ouvèze, un camion-citerne contenant 35 000 litres d’acrylate d’éthyle percuta de plein fouet la maison de madame Laugier.
Sous le choc, le mur maître s’écoula sur la remorque, il entraîna le plancher du premier et une partie de la toiture, fort heureusement, à ce moment-là, personne ne l’occupait
Le conducteur seul venait de Saint-Avold en Moselle et se dirigeait en Italie où il livrait ce produit très inflammable et très réactif.
Presque aussitôt, les secours arrivèrent, ils dégagèrent le chauffeur légèrement contusionné, et ils avertirent cinquante familles de quitter leur domicile.
Monsieur Bergogne, agent municipal et pompier bénévole, avait œuvré toute la journée dans l’immeuble, il devait y habiter le lendemain.
Vers midi, la nationale 7 fut rendue à la circulation. Depuis cet événement, l’emplacement est occupé par un jardinet.
À l’époque des faits, le Code du travail dans les transports routiers était caractérisé comme dérogatoire.
Le salarié était recruté selon des règles coutumières. En fait, tout était fondé sur sa capacité à supporter la durée de service, les heures supplémentaires, le temps de repos, les interruptions de l'activité, etc...
À présent, les chauffeurs routiers et l’ensemble des travailleurs ont des soucis à se faire. Au nom de la lutte contre le coronavirus, le gouvernement décide sur ordonnances des choix qui nous ramènent plusieurs années en arrière, du temps des règles coutumières, avec la bénédiction du patronat.
Les deux photos couleur sont de Paul Establet.