Jean XXII, élu deuxième pape d'Avignon le 7 août 1316 à l'âge de soixante douze ans, construisit abondamment dans les environs de cette ville et fut aussi à l'origine de travaux en Avignon même. En 1318, il entreprit la construction d'un palais à la lisière de la petite ville de Sorgues, située à quelques 9 kilomètres au nord d'Avignon, à un point situé sur le tracé de la vieille route romaine menant à Orange où se trouvait un pont sur la Sorgues, affluent important du Rhône.
Ce mémoire met en évidence l'existence du palais, les restes subsistants de cette structure, et de certains bâtiments contemporains de Sorgues, en particulier la maison du 27 rue de la Tour dans laquelle une série de fresques de la fin du quatorzième siècle fut mise à jour en 1936. Ces recherches ont commencé par une étude architecturale de cette "Maison des Fresques", mais il devint bientôt évident que de telles investigations soulevaient de plus vastes questions impliquant l'interprétation des preuves documentaires et archéologiques se rapportant, à la fois, au palais et à la topographie médiévale de la ville.
Il n'existe pas d'histoire satisfaisante du Pont-de-Sorgues ou "Ponssorgie" médiéval qui prospéra au temps des papes d'Avignon,1 et ses archives médiévales sont, en grande partie, perdues. Le palais, situé juste sous le confluent de la Sorgues et de l'Ouvèze, fut brûlé par les troupes protestantes en 1562 et décrit, en 1658, comme étant en ruine ;2 quatre des cinq tours subsistantes furent démolies peu après 1799. En 1857, J. Courtet signala que la cinquième tour avait disparu et que, seules, "quelques substructions" demeuraient pour indiquer les proportions premières du palais ; il dit aussi, mais sans citer de source, que le palais avait été construit par le pape Urbain V en 1364.3 L'ouverture des archives pontificales en 1881 stimula immédiatement les études sur le palais de E. Miintz et de M. Faucon, mais ils étaient surtout intéressés par ses fresques perdues.4 Miintz démontra que le palais fut édifié dans les années postérieures à 1317 plutôt que par Urbain V, mais lui et Faucon pensaient que les restes avaient été presque totalement, plutô que partiellement, détruits après leur vente en 1799. En 1882, Miintz vit les deux ponts sur la Sorgues, le nouveau et l'ancien, situés a 40 mètres l'un de l'autre, et il trouva des morceaux des murs et des fossés de l'enceinte primitive de la ville. Il parla du palais et de ses fenêtres aux premier et deuxième niveaux mais repoussa la juste croyance des habitants de la ville qu'il s'agissait du "château". Il écrivit : "du palais même, il ne reste plus la moindre trace ; un jardin en occupe l'emplacement".5 Faucon déclara : "détruit presque de fond en comble à la Révolution, il n'en demeure plus, aujourd'hui, que quelques informes pans de murailles".6 L'idée fausse que le palais n'existe plus, sous quelque forme que ce soit, a, depuis, été répétée dans nombreuses publications, bien que les fragments subsistants de celui-ci peuvent, très facilement, être identifiés sur les lieux. On a confondu le palais avec un bâtiment dans l'actuelle rue Ducrès, en partie, peut-être, parce que le fait d'avoir déplacé le pont au dix-neuvième siècle a brouillé l'interprétation des dessins antérieurs du palais et du pont.
L'examen des sources écrites est incomplet bien que, probablement, suffisamment, approfondi pour établir les grandes lignes de l' histoire. Au cours des recherches pour ce mémoire, des investigations limitées ont été faites dans les archives locales, bien que la plupart des documents de Sorgues même soient perdus. Les minutes des ventes de propriétés à Sorgues, en 1799 et après, ont été étudiées, mais les matériaux d'un modernisme débutant dans la section Legazione di Avignone des archives vaticanes ne l'ont pas été. Diverses archives ont été examinées à la recherche des propriétaires de la "Maison des Fresques". Les sources principales sont les rapports financiers du quatorzième siècle, la plupart d'entre eux se trouvant, maintenant, dans les registres Introitus et Exitus des archives pontificales. Miintz et Faucon n'utilisèrent que partiellement ces procès-verbaux de paiement mais des extraits abondants et des résumés de ceux-ci furent, par la suite, publiés par K. Schàfer.7 Ces documents posent problème et, là où il n'est pas évident que les dépenses aient été effectuées à Sorgues ou ailleurs, ces matériaux ont été ignorés. Comme il y a eu des changements dans la numération des registres et leur foliotage, on se réfèr souvent, directement à l'original, même lorsque certains des documents sont déjà connus. En aucun cas, tous les rapports ont survécu, et pour ceux qui ont subsisté, seule une partie d'entre eux a été examinée ; même ainsi, ils donnent une foule de détails qui n'ont pas pu, tous, être utilisés. On n'essaie pas de rapporter chaque étape de la construction, de la décoration, de l'agrandissement et des réparations du palais. Les archives pourraient, en fait, encore être exploitées pour fournir des renseignements sur les visites papales, les occupants des lieux, le transport et la consommation de sable, de pierre et de poutres, ou encore, de tuiles et de clous ; le nom des ouvriers, ce qu'ils mangeaient et le temps que leur prenait leur travail ; les réparations de routine aux portes et aux serrures, aux écuries et aux fossés; informer, aussi, amplement, sur l'autre activité qu'impliquaient l'entretien, la gestion et la défense du palais.8
La preuve de ce à quoi le palais ressemblait avant qu'une grande partie de ce qu'il en restait ne fut démolie en 1799 ou juste après, est fournie par trois dessins à la plume et au lavis dans la collection de "l'Album de Laincel" au musée Calvet d'Avignon (pls. XLV, XLVIa).9 Une gravure publiée par J.J. Baugéan en 1817 montrait le palais en ruine mais avec une tour encore debout (pl. XLVlb).1° D'autres renseignements sur les édifices dans le périmètre du palais sont donnés par la carte de la commune de Sorgues préparée, en 1858, comme faisant partie du Cadastre de la France (fig. 1).11 Bien qu'ils ne soient ni signés, ni datés, les dessins Laincel sont, visiblement, le travail d'un seul artiste qui travaillait, probablement, à la fin du dix-septième ou au début du dix-huitième siècle.12
Ils montrent donc le palais après qu'il ait brûlé en 1562, événement auquel la structure principale a manifestement survécu. Les dessins montrent un bâtiment rectangulaire avec une tour carrée à chaque angle et une cinquième tour placée au centre, côté ouest. Les murs comportaient des créneaux et les tours, qui les surplombaient, avaient, également, des mâchicoulis. Deux des dessins montrent ce qu'on peut identifier comme étant les élévations de terrain nord et ouest vues d'angles différents de l'autre côté de la rivière (pls. XLVa, b). A droite, ou ouest, se trouve le pont. Des murs se dressent le long de la rivière devant le palais et la ville dont les toits sont visibles au second plan. La troisième vue représente les côtés sud et est du palais (pl. XLVIa). Ces côtés sont pourvus de murs dont la construction diffère des autres dans la mesure où ils ont, entre les tours, des séries de hauts contre forts avec, entre ceux-ci, des renfoncements en voûte, semblables à ceux du nouveau palais d'Avignon, commencé après 1334. Au centre du côté sud se trouve une tour qui est différente des cinq autres car elle est fixée sur le devant du mur mais n'est pas plus haute que lui. Le mur d'enceinte qui entoure le palais sur ces côtés possède des tours basses aux angles nord-est et sud-ouest. Il n'y a pas trace de l'entrée principale du palais. Le terrain devant le mur descend vers le bord de l'eau, le palais donnant l'impression de se dresser sur un promontoire ou une île entre deux bras de la rivière.
Le document rapportant la vente du palais comme bien national en 1799 le décrit comme ayant encore cinq tours ; quatre d'entre elles n'étaient pas couvertes, n'ayant que leurs quatre murs ; la cinquième possédait encore son toit et il y avait une habitation à côté.13 En 1805, l'acheteur avait détruit partie du palais presque jusqu'au niveau du sol, le réduisant à un tas de pierres : seules, deux tours subsistaient.14 Une des tours restantes et sa structure attenante peuvent être identifiées avec celles qui sont illustrées dans la gravure de Baugéan (p1. XLVIb). La vue de Baugéan est du même aspect nord-ouest que celui des planches XLVa et XLVb, vu de l'autre côté de la rivière, avec le pont au second plan. La tour était ainsi la tour nord-ouest du palais, alors encore apparemment intacte, et la structure attenante faisait partie du côté ouest. Les créneaux avaient disparu lorsque la gravure fut publiée en 1817, mais il y avait encore trois fenêtres avec des ogives. A droite se trouvait un espace, puis une autre étendue du mur de façade avec partie d'une fenêtre voûtée et une fenêtre carrée complète. Dans la gravure, la partie inférieure du bâtiment est cachée derrière le mur le long de la rivière. A l'arrière plan se trouvent le toit et la tour de l'actuelle église paroissiale construite entre 1770 et 1774.15
Des dessins d'un genre si pittoresque ne peuvent être exacts dans tous les détails architecturaux, bien que d'autres vues, du même artiste, de bâtiments toujours existants semblent, en général, fiables.16 Une comparaison attentive des deux vues depuis l'autre côté de la rivière, du nord-ouest, révèle un certain nombre de contradictions entre elles, et ce qu'elles montrent ne coïncide pas complètement avec certains détails de la gravure de Baugéan ; ces divergences sont discutées plus loin, dans l'appendice II. Les dessins, néanmoins, fournissent un témoignage précieux pour aider à l'interprétation des sources documentaires et des restes encore debout. Sur la carte de 1858, les seuls bâtiments se dressant droit à l'est du pont sont ceux qui font face au Chemin des Plans, maintenant partie de la rue du Château. Entre eux et la rivière, l'espace est vide de constructions. Sur la berge de la rivière, immédiatement au nord-est du pont, se trouve un verger ou jardin régulier. Sur cette carte, rien ne prouve l'existence du mur au bord de la rivière, indiqué sur la gravure antérieure de Baugéan, ni celle des bâtiments devant le palais qui apparaissent sur les dessins de l'album Laincel. La vente de 1799 et d'autres documents contemporains mentionnaient, cependant, un jardin et une vigne dans "l'enclos du château" et "la digue" de la rivière devant le château.17 Un aspect significatif des limites de propriété indiquées sur la carte de 1858 est le carré, bordé sur trois côtés par des routes, qui a, dans son angle nord-est, ce qu'on peut identifier comme étant cette partie encore debout du palais indiquée sur la gravure de Baugéan (A et B sur fig. 1). Le carré, ainsi délimité, a été conservé sur le plan cadastral actuel de la ville (fig. 2), et, plus bas, on soutient que ce carré perpétue le tracé du plan de fondation d'origine du palais.
Le bâtiment que l'on peut identifier comme étant l'unique vestige du palais fait partie de ce que l'on montrait sur le côté ouest de ce carré su la carte de 1858 (A sur fig. 1). Miintz le décrit en 1884 comme "un édifice que les habitants désignent sous le nom de château".18 Implicitement, cependant, il n'était pas d'accord avec leur interprétation, car il pensait que le palais s'était dressé dans les jardins à l'ouest de ce bâtiment. Néanmoins, l'opinion des habitants était juste. L'édifice s'élève sur quatre étages, c'est à dire à une hauteur de quelque 12 mètres, et occupe une largeur de façade de 25,5 m. commençant à un point situé à 10,4 m. de l'angle nord de l'ensemble, occupe, maintenant, par une maison moderne. Cette structure subsistante, divisée, à présent, en quatre maisons, est construite en parement de pierre de taille. Côté ouest, en haut, il reste quatre fenêtres d'origine, mais les étages inférieurs portent la trace de diverses modifications. A l'extrémité sud, il y a le jaillissement d'une voûte en berceau qui traverse toute la largeur du bâtiment qui est de 7,6m. Le côté Est est très encombré de constructions ajoutées depuis la date de la carte de 1858. Une grande partie de l'étage supérieur est, toutefois, visible et il recèle quatre portes avec des ogives et les dalles en saillie d'un escalier à son extrémité nord. A l'intérieur, la maison occupant l'extrémité sud, l'actuel 6 rue du Château, a un rez de chaussée en voûte, un escalier à vis et d'autres caractéristiques, apparemment d'origine.19
Le bâtiment subsistant constitue cette partie de l'aile ouest du palais, entre la tour nord-ouest et la tour centrale ; ses traits structurels sont décrits en dessous. Le reste de l'emplacement présumé du palais est maintenant recouvert de maisons particulières modernes, côté nord, et par des jardins quelque peu broussailleux, au sud, où il y a quelques murs en pierre paraissant plus anciens que les maisons. Aucun de ces murs n'est d'une qualité de maçonnerie telle qu'ils laisseraient penser qu'ils appartenaient au palais. Le mur sud (C sur fig. 1) recèle bien plusieurs portions de parement en pierre de taille, mais cela pourrait être du matériau provenant du palais réutilisé dans un mur à une date ultérieure. De l'autre côté, c'est à dire à l'ouest, de la rue du Château, se trouve un mur de quelque cinquante mètres de long qui prolonge la ligne du mur C et est constitué de pierres de taille d'un bout à l'autre. A son extrémité Est (D sur fig. 1), une petite partie du devant de ce mur se détache de la fin de la maison maintenant adossée à lui (pl. XLIXa). Ce devant de mur conserve des mâchicoulis avec des arcs trilobés d'un type quatorzième siècle, et semble avoir fait partie d'un corps de garde à l'entrée de l'enceinte du palais.
Dans la partie nord de la ville, plusieurs maisons avec de la maçonnerie, [ des arcs de fenêtre et des ouvertures de porte évoquant une date de fin du Moyen Age, se trouvent dans la rue Ducrès ou derrière; on en parle plus loin en liaison avec la topographie de Sorgues de la fin du Moyen Age. La plus importante de ces maisons est au 27 rue de la Tour, la "Maison des Fresques" qui était située juste devant l'entrée principale extérieure du palais. Telle qu'elle existe maintenant, cette propriété est composée de deux rangées de bâtiments au nord et à l'ouest d'une cour rectangulaire (fig. 4). La partie substantielle la plus ancienne de ce complexe est l'actuelle maison d'habitation à l'extrémité est du côté nord. Son mur est contient une fenêtre obstruée à deux jours avec des cintres trilobés et une petite porte au niveau du rez de chaussée qui est, également, bouchée. Au nord de ce bâtiment il y a une cheminée en encorbellement. Le devant de la "Maison des Fresques" était, et est toujours, son côté sud dans lequel se trouve une série compliquée d'ouvertures de fenêtres sur trois étages qui appartiennent, au moins, à trois principales périodes de construction. L'intérieur a été modifié de façon importante, et les niveaux actuels de plancher ainsi que les escaliers ne correspondent pas à ceux de la période de l'exécution des fresques. Aucune caractéristique intérieure première ne se voyait en 1979, sauf, peut-être, quelque sous couche de plâtre au dernier étage. A l'ouest de la Maison, et, à part son mur sud structurellement antérieur à celle-ci, se trouve un bâtiment utilisé comme grange en 1979. A l'origine, il semble qu'elle ait été une maison de la fin de l'époque médiévale. Au nord elle possède une cheminée extérieure en encorbellement et plusieurs ouvertures de fenêtre dont l'une avec un larmier. A l'ouest de la cour de la Maison se trouve une pièce utilisée, récemment, comme cellier et, à côté, un édifice avec une salle voûtée au rez de chaussée et un étage supérieur, maintenant sans toit, qui faisait, primitivement, partie d'une troisième maison finissant dans la rue Ducrès.
Apparemment, les bâtiments qui, maintenant, comprennent le 27 rue de la Tour étaient, à l'origine, deux ou trois propriétés différentes, ainsi l'histoire de la construction de la Maison est-elle particulièrement compliquée.
Les fresques qui, autrefois, ornaient la maison et sont, maintenant, au usée du Petit Palais d'Avignon, ont attiré une attention considérable.2° Leur existence fut remarquée par L. Desvergnes en 1920, et, après qu'elles aient été mises à jour en 1936, elles furent publiées par P. Jamot qui contribua à ce que l'État en fit l'acquisition. Jamot, toutefois, identifia, à tort, la "Maison des Fresques" comme faisant partie du palais, pensant que c'était la seule partie qui subsistait. Il n'avait aucune idée de l'échelle du palais qu'il pensait être une construction modeste, une "maison de plaisance". Jamot savait que les fresques du palais furent peintes entre 1321 et 1324, et il jugeait, avec raison, que celles de la Maison étaient postérieures aux peintures du palais d'Avignon que l'on fait remonter aux environs de 1343 ; se reposant sur la tradition que le palais avait été construit pour Urbain V après 1362, il inventa donc un incendie dans une aile du palais et data les fresques de la Maison de l'époque des réparations hypothétiques, consécutives aux dommages de ce feu supposé, aux environs de 1365.21 Urbain V dépensa bien plus de quatre mille florins dans des travaux de construction à Sorgues en 1362-63, mais il ne restaura pas d'aile qui n'avait pas été endommagée ou détruite.22 La non fiabilité des descriptions, interprétations et suppositions de Jamot fut mise en relief par A. Coville qui décrivit la Maison et ses peintures de façon plus précise et data les fresques des années 1380 en se basant sur les costumes qu'elles représentaient. Coville suggéra que la Maison fut habitée en 1382 par Marie de Bretagne dont le mari, Louis d'Anjou, était l'héritier de la reine Jeanne de Naples à qui la Maison, selon la tradition, est censée avoir appartenue ; que les fresques furent peintes pour Marie qui, effectivement, vécut à Sorgues quelques mois en 1382, et que certaines des scènes de ces fresques faisaient allusion à des événements de la vie de son fils, Louis II. Coville avait probablement raison de considérer les fresques comme trop médiocres pour avoir été peintes pour un palais pontifical, mais rien ne prouve, non plus, que la modeste Maison appartenait à la reine Jeanne, ni qu'elle fut occupée par la reine Marie. L'hypothèse de Coville ne peut pas, non plus, expliquer les armoiries des fresques. On en débat dans l'Appendice I, plus loin, en liaison avec l'appartenance possible de la Maison et des hypothèses alternatives, notamment qu'elle ait appartenu à l'Hospitalier Capitaine Général d'Avignon et du Comtat, Juan Fernandez de Heredia.
La "Maison des Fresques" est importante, non seulement comme lieu d'origine de ces peintures, mais, aussi, parce que les fresques donnent une date fiable pour les nombreuses caractéristiques architecturales d'une habitation de province. Les considérations iconographiques et autres, déjà publiées pour ce qui est des peintures, ne sont pas répétées ou développées plus loin, bien que certains détails soient ajoutés au contexte général. Le rejet de Fernandez de Heredia comme mécène peut, accessoirement, affecter le débat sur la date des fresques. Dès lors que les caractéristiques datables et, comparativement, bien conservées comme celles de la Maison sont rares et susceptibles d'être détruites, il semblait important d'étudier et de publier sur la maison autant que possible. En 1979, quand la maison fut examinée, il y avait eu de nombreux changements. Le niveau du sol s'était élevé de quelque 1 mètre 50, on avait tapissé les murs, un nouveau plancher avait coupé les fresques horizontalement en deux, et d'autres modifications obscurci diverses caractéristiques d'origine. Qui plus est, certains problèmes résultèrent du fait que les fresques avaient été détachées en secret en 1936, puis transportées à Paris, avant d'être hébergées à Avignon. M. Simon-Trichard, l'antiquaire qui vendit les peintures, opéra dans une atmosphère de mystification et Paul Jamot arriva à Sorgues trop tard pour voir les fresques in situ. Simon-Trichard semble avoir, largement, confirmé les indications de Jamot quant à l'emplacement premier des fresques mais certaines parties du compte-rendu de Jamot sont, indubitablement, inexactes.
A.T Lutrell, M.A, D. Phil, F.R. Hist S. et
T.F.C. Blagg, M.A, Ph D., F.S.A.
Introduction extraite de la 10ème édition des Etudes Sorguaises "Le Palais papal du XIVème siècle à Sorgues" 1997
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"introitus" : commencement (introduction) "exitus" : fin (conclusion)