Jean-Gérard Lacuée, comte de Cessac, propriétaire du Château de Brantes à Sorgues

LA JEUNESSE

Jean-Gérard Lacuée (1), naquit, vers le milieu du XVlllème siècle, au château de La Massas près de Hautefage-la-Tour, dans l'arrondissement d'Agen (Lot-et-Garonne) (2). II appartenait à une très ancienne famille agenaise. (3) Après avoir fait d'excellentes études en langues et littératures latines et grecques, il se consacra aux mathématiques. Il entra dans le régiment de Dauphiné-Infanterie. Il fut nommé aspirant au corps de l'artillerie le premier décembre 17689. À l'âge de 35 ans, il était capitaine dans une société qui allait bientôt renouveler toute les institutions politiques et qui était traversée par un mouvement culturel et philosophique qui dominait l'Europe, les "Lumières".

 

Cette innovation réformatrice se singularisait par son engagement contre les oppressions religieuses, morales et politiques. Devant cet ébranlement, "la religion seule, se retirant au fond de certaines âmes, a pu y tenir ferme en attendant d'autres jours" (5), écrivait Alexis de Tocqueville.

En 1784, le maréchal de Broglie (6) lui confia la surveillance des travaux et l'inspection de la conduite des cadets-gentilshomes (7) de la garnison de Metz. Il coopéra avec succès à la composition de l'Encyclopédie par d'excellents articles qui avaient tous trait à l'art militaire. En 1785, il écrivit un « Guide des officiers particuliers en campagne ou des connaissances militaires nécessaires pendant la guerre aux officiers particuliers ».

L'ancien régime exténuait le peuple « avec ses lettres de cachets, ses gouvernements du bon plaisir, sa dîme, ses corvées, ses jurandes (8), ses barrières (9), ses douanes intérieures, ses capucins crasseux mendiant de porte en porte, ses privilèges abominables, sa noblesse et son clergé qui possédaient à eux seuls les deux tiers du territoire (10) » etc. Théodore de Banville (11). traduisit dans un de ses poèmes l'injustice patente du régime.

...Le pauvre hère en son triste séjour,

Est tout pareil d ces bêtes qu'on fouaille (12)

Vendange-t-il, a-t-il chauffé le four

Pour un festin ou pour une épousaille

Le seigneur vient, toujours plus endurci

Sur son vassal, d'épouvante saisi,

Il met sa main, comme un aigle sa serre,

Et lui prend tout, en disant : "Me voici !"

Aux pauvres gens, tout est peine et misère. 

Les classes sociales laborieuses affamées s'abandonnèrent en entier aux idées nouvelles.

Armes du comte Lacuée de Cessac et de l'Empire

 

Armes du comte de Lacuée de Cessac

LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

En 1789, la Révolution française rassembla la majorité du peuple autour de la revendication de sa souveraineté. La libre communication des pensées et des opinions devint un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen pouvait donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.(13)

Lacuée "ne chercha pas à lutter contre son cours ; il le suivit... » (14). Cela lui valut la sympathie des habitants de son département qui, en 1790, le nommèrent procureur-général et syndic de ce département, puis député à l'Assemblée législative en 1791 (15) où il défendit avec talent la nouvelle Constitution. Dans cette Assemblée, tous ses discours eurent pour objet l'organisation de l'armée. Le 21 avril 1792, il donna sa démission de l'armée considérant comme un manque de sens moral de cumuler sa qualité de représentant du peuple et celle de militaire (16)

Le vendredi 29 avril 1792, il fut élevé à la présidence de l'Assemblée législative (17), fonction qu'il exerça jusqu'au 13 mai suivant. C'était une situation normale, les députés occupaient ce poste à tour de rôle. Pendant ce court exercice, il reçut plusieurs dons patriotiques, notamment celui du peintre David de 6000 livres. C'était le montant d'un » prix d'encouragement » (18) décerné par la Nation qu'il abandonna. Selon l'opinion des conventionnels, sa fortune personnelle lui permettait de ne pas accepter cette distinction .

Le 2 mai suivant, il eut à connaître un long et important rapport sur les troubles de la Martinique, mais l'opinion majoritaire de cette assemblée n'était pas favorable à l'émancipation des noirs, elle ne lui prêta aucune attention (19). Le lundi 7 mai, le Journal de Paris écrivait,: "Dans les colonies comme en France, la Révolution laissant inactives pendant quelques moments les autorités surveillantes, ou imprimant à l'action du pouvoir un mouvement en quelque sorte convulsif a laissé plusieurs citoyens victimes de l'anarchie ou de l'oppression..."

Le 8 mai, des citoyens avignonnais étaient admis à la barre, ils retracèrent les événements qui conduisirent au massacre de la Glacière (16 & 17 octobre 1791). Avignon était déchiré entre les révolutionnaires partisans du rattachement d'Avignon à la France et les papistes, ou blancs, attachés au maintien du Comtat à Rome. Le 21 août 1791, le parti français s'empara par la force de la magistrature municipale. Rapidement, il fut accusé par ses adversaires de vider les caisses municipales. Un rassemblement, d'Avignonnais, hostiles à la nouvelle administration communale, se forma au couvent des Cordeliers où se produisaient des phénomènes miraculeux : une statue de la Vierge paraissait verser des larmes. Le patriote Lescuyer se dépêcha sur place, il fut pris à partie, sommé de s'expliquer sur les mesures et les projets de l'administration. Il ne put se justifier et il mourut sous les coups reçus. Son meurtre fournit un prétexte aux « patriotes » : pendant l'après-midi et la soirée du dimanche 16, de nombreuses arrestations eurent lieu dans toute la ville et aussitôt la punition de ces assassins présumés fut résolue par leur massacre. Les cadavres furent ensuite jetés d'une tour du palais des papes appelée "Tour de la glacière", dans les latrines. (20) La manière de rendre compte des assassinats fit frémir d'horreur les parlementaires :«... des doutes mêmes s'élevaient, tant l'audace du crime paraissait étonnante ; mais celui qui portait la parole et ses collègues levaient unanimement leurs mains, se sont présentés pour otages, et ont offert leur personne et leur tête pour garants de leur véracité » (21). Vaublanc (22) "ne pensait pas comme les hommes qui dissimulent le mal qu'ils ont fait ou en ont négligé d'empêcher. Il a été entendu ; il fait sentir que la Nation entière est intéressée à ce que les prisonniers d'Avignon soient réintégrés pour qu'on ne puisse pas lui reprocher de renfermer dans son seing des scélérats jouissant de l'impunité, et bravant la puissance des lois ". (23) Lacuée montrait trop de modération à la tribune législative. « Il n'avait point le naturel révolutionnaire... Il était du nombre des hommes qui rendirent le plus de services à la Révolution et qui...firent triompher sa cause sans lui appartenir... (24)», ce qui l'empêcha, au mois de septembre suivant, d'être réélu à la Convention nationale.

A la défection de Dumourlez (25), au cours de la séance du 13 juin 1792 (26), Lacuée s'éleva avec force contre ce général et confondit ses défenseurs.

Le 18 septembre 1792, il fut nommé Adjudant général colonel (27), envoyé en mission dans les Pyrénées. Il y devint, le 3 février 1793, général de brigade et chef d'état-major des douze armées. Il fut accusé par Baudot (28) de fédéralisme et d'avoir pris part à la rébellion des autorités de Toulouse II fut suspendu de ses fonctions, puis réformé le 1er Juin 1793 et destitué pour sympathie royaliste. Il se retira dans sa maison de campagne de La Massas près d'Agen (29) Convoqué à Paris sur ordre du Ministre de la Guerre, il s'y rendit vers le 15 juillet 1793. Lacuée comprit rapidement que sa vie était en danger au moment où Marat tombait sous le poignard de Charlotte Corday, que l'ennemi était aux frontières et que le Comité de Salut Public avait à faire face à la rébellion éclatée en province. Les généraux Custine, Houchard, Biron, Lamarlière venaient d'être destitués, arrêtés et guillotinés. Il dut son salut à la division qui régnait sur son sort au sein du Comité de Salut public ainsi que cela résulte d' un procès-verbal du 26 juillet 1793 : "Après avoir reçu les renseignements et les mémoires communiqués par le citoyen Lacuée sur la défense des Pyrénées-Orientales et occidentales, le Comité a arrêté que le citoyen Lacuée peut retourner dans son département et qu'il lui sera accordé par k Ministre de la Guerre deux mois de son précédent traitement" (30).

Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) marque la fin du pouvoir dominé par Robespierre et ses amis, ils seront guillotinés le lendemain sans jugement.

Le comité de salut public s'assouplissait. Rapidement, Lacuée fut rappelé aux fonctions publiques. Le 15 thermidor an III (2 août 1795), Letourneur de la Manche, membre du comité de salut public, le chargea de diriger les opérations du ministère de la guerre. Ce fut sous son administration que l'armée française effectua le premier passage du Rhin (31).

LE DIRECTOIRE : octobre 1795 - septembre 1797 — brumaire an 1V - fructidor an V

Le 1er Vendémiaire IV (23 septembre 1795), Lacuée fut élu député au conseil des Anciens. Peu de temps après, on voulut lui donner le commandement des troupes qui combattirent les sections dans la journée du 13 vendémiaire (5 octobre 1795) (32). Il ne crut pas devoir accepter et Napoléon Bonaparte fut choisi à sa place. Vers la même époque, il refusa aussi le ministère de la guerre qui fut donné à Dubayet.(33)

Le 1er brumaire (octobre 1795), il fut élu au Conseil des Cinq Cents, il obtint 84 voix (34). On le vit se prononcer en faveur des conseils d'administration des troupes, combattre la résolution sur les enfants abandonnés, faire approuver celle concernant le service de gendarmerie et voter contre l'établissement du nouveau droit de passage que le gouvernement avait résolu de créer.

La Convention thermidorienne (juillet 1794-octobre 1795) adopta le 5 fructidor (août 1795) la constitution de l'an III. Son article 298 indiquait : "II y a, pour toute République, un institut national chargé de recueillir les découvertes, de perfectionner les arts et les sciences."

Deux mois plus tard, le 3 brumaire an IV (25 octobre 1795) le Directoire organisait ce nouvel institut et le divisait en trois classes : sciences physiques, mathématiques, sciences morales politiques, littératures et beaux-arts. Le 19 frimaire an IV, Jean Gérard Lacuée de Cessac fut élu membre dans la section économie politique en compagnie de Pierre Samuel Dupont de Nemours (1739-1841). (35) 

Le 18 fructidor an V (4 septembre 1796), la discorde qui régnait entre le Directoire et les conseils éclata publiquement. Jusqu'à cette date, la politique menée pouvait être considérée comme modérée. A compter de là, elle allait laisser la place à une politique répressive, à des coups d'états à répétition et à une censure accrue. L'écrasement de la droite par le coup d'état du 18 fructidor ne pouvait que profiter aux Jacobins. Une nouvelle vague anti-royaliste et anti-émigrés allait rapidement s'installer ainsi qu'une nouvelle terreur anticléricale. Lacuée faisait partie de la commission des inspecteurs de la salle consacrée aux législatives. Il craignit alors que l'amitié qui l'unissait à Carnot (36) ne le fit comprendre dans l'accusation que le parti directorial portait contre ce dernier. Ce militaire, membre du Directoire général d'armée au titre "d'Organisateur de la Victoire", auréolé d'une gloire impérissable, changea d'orientation politique et se rapprocha des royalistes. Lacuée défendit courageusement son ami, sans que sa liberté soit menacée. Lui-même eut bientôt à répondre aux accusations de l'émigré Mallet-Dupan (37), théoricien contre-révolutionnaire, qui l'accusait d'intrigues et de royalisme. Il réfuta victorieusement ces calomnies dans une lettre qu'il adressa à ses collègues des deux conseils. Il se défendait d'avoir intrigué par cupidité ou par ambition car il ne s'était pas enrichi et il avait les honneurs qu'on lui offrait: "J'avais reçu de mon père une légitime qui s'élevait à 60 000 francs ; il ne me reste pas les trois quarts de cette somme. Si le désir d'obtenir des places eut été l'objet de mes intrigues, j'aurais accepté ou un ministère qu'on m'a offert deux fois, ou une ambassade brillante qu'on m'a présentée, et le grade de général de division.. "

Le loyalisme républicain de toute sa famille était une garantie de son attachement personnel au régime ; Lacuée n'avait pas employé son influence à favoriser la carrière des siens : "J'ai deux neveux dans l'armée de terre : tous les deux servent la Révolution depuis son principe ; tous les deux ont fait la guerre avec quelque gloire ; tous les deux ne sont que lieutenants. J'ai un troisième neveu dans la marine; il y est depuis plus de trois ans, et il n'est encore qu'élève._ » Plus loin, Lacuée se défendait directement des allégations de Mallet : « M Mallet, vous mentez impudemment, je ne vous connais pas, même de figure, je ne vous ai jamais sciemment vu.. On voit que M Mallet est émigré depuis longtemps, puisqu'il dit que j'ai été ennemi de la Gironde : il ne savait pas que j'ai été destitué comme Girondin, qu'au sein de la Convention, j'ai été défendu par Vergniaud.. » Remontant à sa carrière sous l'Ancien Régime il reconnaissait qu'il avait servi comme capitaine dans les armées du Roi. « Mais aux yeux de qui est-ce un crime que d'avoir servi de bonne heure son pays ?..."(38)

C'était avec clairvoyance que Lacuée s'était défendu de cupidité et d'intrigues, il était très honnête. Avec le Directoire, les moeurs avaient changé ; elles avaient de quoi le choquer. Il était témoin des agissements d'hommes comme Barras, Tallien, Rovère (celui qui acheta pour une bouchée de pain le couvent de Gentilly et ses terres). La République, dépouillée de son voile jacobin,...se révélait être...un monde cruel de passions sordides, de querelles féroces pour se partager les dépouilles. La thèse de Robespierre sur la pauvreté honorable devenait un sujet de plaisanterie. Seule la richesse était digne de respect. L'argent, les palais, les hôtels particuliers, la terre, la propriété...étaient les seules valeurs adorées. Ainsi Merlin de Thionville faisait état de ses immenses domaines, de ses parcs, de ses cerfs, de ses écuries et chenils. Ceux qui avaient gardé un coeur pur et sans taches aux mains étaient stupéfaits. Merlin de Thionville, avant d'être un arriviste sans scrupule, avait été un farouche jacobin (39).

En l'an VI (1798), Lacuée quitta le conseil des Anciens. Il sollicita à nouveau les suffrages des électeurs du Lot-et-Garonne qui l'envoyèrent siéger au Conseil des Cinq-Cents, le 28 Germinal an VII (28 avril 1799). Il y présenta différents rapports sur l'emprunt forcé, sur le personnel de l'armée, sur la levée des conscrits ; puis il fit l'éloge de la bravoure et du désintéressement du général Chérin, mort à Strasbourg des suites des blessures qu'il avait reçues en Souabe (40).

18 BRUMAIRE

Le Directoire était un gouvernement menacé chaque jour par ses ennemis de droite et de gauche, le désordre et la faiblesse étaient partout. Le 12 vendémiaire an VIII (14 octobre 1799), Bonaparte, revenu de la campagne d'Egypte, devenait l'homme providentiel dont tous ceux qui voulaient réviser la constitution avaient besoin. Le coup d'état se prépara hâtivement avec le concours de nombreuses personnalités. Le 18 brumaire an VII (9 novembre 1799), sous le prétexte d'un complot "terroriste", les conseils des Anciens et des Cinq-Cents étaient transférés de Paris à Saint-Cloud. Le général Bonaparte fut chargé de l'exécution du décret Le lendemain 19 brumaire (10 novembre 1799), l'armée cerna le château où les conseils étaient réunis. Mal accueilli aux Anciens, Bonaparte fut franchement hué aux Cinq-Cents. Les soldats durent disperser les députés récalcitrants. Les Directeurs étaient remplacés par trois consuls : Bonaparte, Sieyès et Roger Ducos. En réalité, Bonaparte était le maître du jeu, il paraissait suprême. Le consulat commençait.

Le futur Napoléon 1er ramassa et plaça dans ses mains à la hâte tous les fragments dispersés du pouvoir. Les souverains absolus trouvent toujours à disposition deux espèces de serviteurs : les exécuteurs malhabiles et corrompus et les autres qui, comme le général Lacuée, font voir dans la plus extrême obéissance une vigueur Intellectuelle et une grandeur morale (41). Reconnaissant, le premier consul le fit membre du Conseil d'Etat, chargé de présenter au Corps législatif plusieurs projets d'organisation militaire.

Le 16 floréal, Bonaparte lui confia le portefeuille de la guerre par intérim, en l'absence de Berthier qu'il avait envoyé en Espagne. Le 3 thermidor an XI (22 juillet 1803), il fut appelé à la présidence de la section de la guerre au Conseil d'État.

LE PREMIER EMPIRE : 18 mal 1804 - 6 avril 1814

Le 22 juillet 1804, se trouvant au camp de Boulogne, Napoléon nomma Lacuée gouverneur de l'École Polytechnique.

GOUVERNEUR DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE

L'École polytechnique avait été fondée dix ans plus tôt, sous le nom d'École centrale des travaux publics, et ouverte au début de l'an III. Au commencement de l'an V, elle avait reçu le nom qu'elle porte encore aujourd'hui. Sous le Directoire s'était élevé au Corps législatif un long débat sur la réforme de l'École : Lacuée y avait pris une part active. Ces discussions avaient abouti à un règlement promulgué au début du Consulat et qui faisait de l'École un établissement mi-civil et militaire (25 frimaire an VIII- 16 décembre 1799). Le Premier Consul n'approuvait guère ce statut ; Il voyait d'un mauvais oeil les élèves de l'École qui avaient blâmé le coup d'état de brumaire et l'institution du Consulat à vie. Ils protestèrent encore contre la fondation de l'Empire. Cette insolence excita la mauvaise humeur de Napoléon qui décida de faire de l'École une institution purement militaire. Le 27 messidor an XII (16 juillet 1804), à Boulogne, l'Empereur signa le décret de réforme : l'École était rattachée au Ministère de la Guerre et serait commandée par un gouverneur militaire, assisté d'un personnel également militaire, et soumise à l'entraînement des corps de troupe. Lacuée fut dont le premier gouverneur militaire de l'École. (42) II conserva ce titre pendant toute la durée de l'Empire. (43)

Le 14 vendémiaire an XIII, Lacuée, sur l'ordre du ministre de la Guerre, modifia le règlement interne de l'École, de la façon suivante : les élèves devaient être en bonne santé, d'une constitution robuste et dotés d'une très bonne vue, ils devaient produire un certificat de bonne santé délivré par un médecin désigné à cet effet par le préfet du département de leur résidence. Les candidats admis en l'an Xlll le furent pour le service de l'artillerie ou pour celui du génie militaire, sous réserve qu'ils requièrent les qualités physiques prescrites. Les candidats refoulés furent destinés à un autre service public: (44)

En sa qualité de gouverneur général de l'École, Lacuée fut en relation épistolaire avec André-Marie Ampères. Ainsi, le 23 mai 1808, ce savant fut chargé par le ministre de l'Intérieur d' examiner les candidats à l'entrée à l'Ecole Polytechniques. Le 26 novembre 1808, c'était Ampère qui s'adressait au directeur de l'établissement en ces termes : « Monseigneur, J'ai l'honneur de vous demander pour monsieur de Champy, administrateur adjoint des poudres et salpêtres, la permission de suivre mon cours. C'est une faveur dont Monsieur de Champy conservera pour vous, Monseigneur, la plus vive reconnaissance, je me joins à lui pour vous prier d'en agréer nos remerciements si vous daignez l'accorder » (47). Le ton d'une politesse excessive, donné à ce pli par ce grand savant, montre quel haut personnage était Lacuée.

Le 9 vendémiaire an XII, Lacuée devint membre de la Légion d'honneur et, le 25 prairial suivant, Grand officier de l'Ordre. Il prêta serment dans l'ordre de la Légion d'honneur aux Invalides le 26 messidor an XII (48). En 1803, il rejoignit l'Académie Française, cet " unique vestige de l'ancienne société détruite". (49) Il siégeait au fauteuil 18, à la place du Cardinal de Loménie de Brienne (50).

Le 10 nivôse an XIII (22 décembre 1804), Lacuée se rendit au Corps législatif avec de Champagny, ministre de l'Intérieur, et Regnaud de Saint-Jean d'Angelym, pour y faire l'exposé de la situation de l'Empire.

Napoléon, qui appréciait d'une manière juste les talents et le noble caractère de Lacuée, l'éleva à la dignité de conseiller d'État à vie le 3 germinal an XIII (22 mars 1805), au grade de général de division le 17 vendémiaire an XIV (9 octobre 1805). Puis, en 1806, il lui donna la direction générale de la conscription et des revues, il le nomma ministre d'État à vie. Par lettres patentes du 26 avril 1808, l'Empereur le nommait comte de Cessac, il entrait ainsi dans la noblesse impériale, celle qui formait une Cour et qui faisait du "soldat heureux" un souverain authentique. Ainsi, pendant que l'Empereur combinait des plans grandioses avec le Tsar, une figuration brillante évoluait à Paris (52). Le 2 février 1809, Lacuée devint Grand Aigle (Grand Croix) de la Légion d'honneur.

Voici la description du caractère de Lacuée qu'en faisait le duc de Broglie, nommé vers cette époque auditeur au Conseil d'État et qui avait eu l'occasion d'observer de près son président : "C'était un grand homme froid, sec, pour ne rien dire de plus, uniquement préoccupé des affaires de conscription dont était chargé en titre d'office, ce qui ne concourait pas, sans doute, à lui rendre le coeur sensible, ...mais bon homme au fond, et plus indulgent pour les jeunes gens en réalité qu'en apparence." (53)

Pour Napoléon, c'était l'administrateur tel qu'il les aimait, actif, intègre, ponctuel, il reçut pendant plusieurs années de nombreuses marques de son estime par l'attribution de nombreuses récompenses honorifiques et autres.

Le 27 avril 1808, Napoléon écrivit de Paris à Lacuée "Un homme qui travaille autant que vous a besoin d'un intérieur. Je verrais avec plaisir votre mariage avec mademoiselle Bianco de Brantes, et je désire que vous ne tardiez pas d avoir des enfants qui soient dignes de vous... » (54) Le désir de l'Empereur fut exaucé. Le 9 février 1809, il épousa à Paris Louise-Augustine Sibylle du Blanc de Brantes, fille du marquis de Brantes. Dans la nuit du 9 au 10, pour marquer cet événement ainsi que son élévation au grade de Grand Dignitaire de la légion d'honneur, l'École polytechnique organisa une grande fête : ce soir là, l'extérieur des bâtiments fut illuminé (55). Le 18 novembre de la même année naissait Napoléon Louis Gérard Jean Chrysostome qui ne vécut que 18 mois. Il eut trois autres enfants : Sophie, Gérard et François.

Le 3 janvier 1810, l'Empereur le nomma ministre directeur de l'administration de la guerre. Il déploya dans ces nouvelles fonctions une probité sévère. Il se fit des ennemis de tous ceux qui auraient voulu lui voir tolérer les dilapidations scandaleuses auxquelles donnaient lieu les fournitures et les dépenses matérielles de l'armée. Tout son temps fut consacré à la réforme de ces abus. Il sévissait avec rigueur contre les coupables. Il fut l'objet d'une cabale de la part de ses détracteurs furieux de ne pouvoir agioter à leur guise, sans que l'Empereur en soit ébranlé. Il conserva au comte de Cessac le portefeuille.

Lorsque Napoléon consulta son conseil sur le projet de mariage qu'il avait formé, Lacuée se prononça pour une princesse russe.

Cependant, en 1813, lorsque l'intègre ministre eut acquis la certitude qu'on ne pouvait continuer la guerre à laquelle il s'était opposé sans affaiblir la sévérité des règles qu'il avait établies dans l'administration, il crut de son devoir de solliciter sa démission, ce qui lui fut accordé. Le comte Daru (56) le remplaça.

Le comte de Cessac continua, toutefois de servir avec le même dévouement. On le vit, à l'époque où le territoire français était envahi par les armées étrangères, s'élever seul avec la plus vive énergie contre les plénipotentiaires des différentes puissances réunis à Châlons qui proposaient de démembrer l'Empire. Le 29 mars 1814, comme président de la section de la guerre, il suivit l'impératrice Marie-Louise à Blois et ne la quitta qu'après l'abdication de l'Empereur.

LA RESTAURATION

Il devint inspecteur général d'infanterie à Angers à la Première Restauration. Dans le même temps, il lança une proclamation de fidélité aux Bourbons (57). Il se trouvait à Bourges lors de débarquement de Napoléon. Pendant les Cent-Jours, il ne prit aucune part aux affaires publiques. Louis XVIII, au retour de Gand, lui enleva la récompense la plus précieuse de ses longs services : le gouvernement de l'École polytechnique.

Il se retira de la vie politique, maintenu à l'Académie française lors de la réorganisation de 1816. Le 2 juin de la même année, il prêta serment d'être fidèle au ROI (Imprimer de la sorte), à l'honneur et à la Patrie, de révéler tout ce qui pourrait être contraire au service de sa majesté. (58)

LA RETRAITE FORCÉE 1819 - 1831

Lacuée de Cessac entra dans une retraite forcée, car il était constamment mal reçu par le roi et sa cour, seul le duc d'Angoulême l'accueillait avec une espèce de bienveillance. Il possédait une maison de campagne près de Paris, à Brévannes, ce fut là qu'il passa la plus grande partie des années 1815 et 1816.

Malgré la disgrâce royale, il avait été admis à la retraite le 4 septembre 1815, il reçut d'André-Marie Ampère, le 22 mai 1816, une réponse empreinte de respect : "Monseigneur, Je reçois du gouvernement trois sortes de traitements : comme Inspecteur général de l'université : 6000 francs, à l'École royale Polytechnique depuis première réduction, le traitement est de : 5000 francs, la pension de l'Institut y compris les droits de présence est de 1500 francs.... Daignez, Monseigneur, agréer l'hommage de mon profond respect. J'ai l'honneur d'être, Monseigneur, de votre Excellence, le très humble et très obéissant serviteur..." Ampère (59)

En septembre 1816, il fit son premier voyage en Vaucluse, il fut très bien accueilli à Avignon, le goût pour l'agriculture le détermina à appeler sa famille au château de Brantes. (60) Il allait donc s'occuper d'améliorer cette propriété achetée, en février 1810, à son beau-père le marquis de Brantes. Dans "l'État de ma fortune" qu'il rédigera plus tard, en 1835, il rappellera "les immenses plantations en bois, en vignes," qu'il y avait faites, "les autres améliorations agricoles qu'on y a exécutées", "la réparation du château ou, pour dire plus vrai, sa reconstruction, les additions immenses faites aux constructions rurales telles que caves, foudres, cuves , les embellissements du parc et des jardins...". Pourtant, au bout de quelques années, ce séjour provincial lui pesa. En 1819, il prit la résolution de regagner Paris et d'y passer une partie de l'année. Ce fut alors, le 20 novembre 1819, qu'il acheta l'hôtel qui il devait occuper ensuite avec sa famille : une maison située 110 rue du Bac.

Jusqu'à la révolution de 1830, Lacuée de Cessac vivra soit rue du Bac, soit dans sa propriété des environs de Paris, soit à Sorgues. (61) En 1831, le nouveau gouvernement du roi Louis-Philippe, se rappelant alors les services du comte ce Cessac, crut devoir l'en récompenser en l'appelant à la Chambre des Pairs, le 19 novembre 1331. Cet homme fut l'exécuteur intelligent et probe, des grands desseins de Napoléon pour les bienfaits duquel il conserva une profonde reconnaissance. Le 15 décembre 1840, lors de la translation des cendres de l'Empereur, aux Invalides, on vit Lacuée oublier son âge, ses infirmités, l'excessive rigueur du froid et, prosterné sur le pavé du temple, verser des larmes devant le cercueil.

Avec l'âge, M. de Cessac "devint un chrétien aussi fervent qu'il était sincère : il servit Dieu comme il avait servi l'empereur. C'est dans ce repos plein de dignité et d'espérance que la mort l'atteignit..." (62) le 14 juin 1841, à 89 ans. Son nom est inscrit au côté Est de l'Arc de Triomphe de l'Étoile. L'année où fut construit le pont d'Austerlitz par Lamande, premier élève qui ait obtenu le grade d'ingénieur en chef (63), la rue qui y aboutissait fut appelée "Rue Lacuée de Cessac".

LES MARQUES DE SOUVENIR ENVERS DE LACUÉE DE CESSAC

Il existe toujours dans notre ville une avenue qui porte le nom de Cessac. Lacuée avait acquis, le 2 juin 1810, de François Grues, alors gérant du domaine de Brantes, une parcelle de terre au lieu-dit la Peyrarde (64). De plus, son épouse hérita vraisemblablement d'une terre dans le même secteur : en effet, le marquis Marc Louis Blanc de Brantes donna un pré au même endroit, le 1er mai 1810 (66), à titre de bail à ferme, pour neuf ans à Antoine Louis Rochas demeurant à Sorgues. L'avenue Cessac, autrefois, était en pleine campagne et le quartier portait ce nom traditionnel "La Peyrarde" qui servait de repère, faute de hameau. Le conseil municipal choisit de donner son nom à l'avenue du même nom parce que, d'une part, il avait été propriétaire des lieux par achat et héritage du marquis (66), d'autre part vu la reconnaissance qu'avaient les Sorguais envers le bienfaiteur de la commune. Lacuée s'était montré très généreux comme le rapportaient ces extraits de délibérations : "24 août 1818 - M le comte de Cessac, propriétaire du château de Branles, outre ses nombreux dons en nature aux pauvres de la ville, fait don en espèces de 20000 F. Plus tard, la ville, reconnaissante, donnera son nom à une avenue très importante. Juin 1841- Un bienfaiteur de la commune, le comte de Cessac est mort. Son dernier don : 600F. pour les pauvres de la ville et une partie de ses habits. 7 novembre 1841- Le conseil municipal vote la somme de 62F40 pour les frais du service funèbre que la commune a fait célébrer au mois de juin pour le repos de l'âme du comte de Cessac" (67).

Tombe de Lacuée de Cessac au cimetière de Montparnasse

JOSEPH CHABERT ACQUÉREUR DU DOMAINE DE BRANTES

Joseph Chabert, futur propriétaire du château de Brantes, naquit à Sorgues le 5 septembre 1803, son père était officier de santé dans la commune. En 1820, il était fondé de pouvoir de Lacuée de Cessac, logé au château et chargé de l'administration de Brantes, en particulier de la surveillance des plantations et des vignes. Son traitement était de 1 000 francs par mois, auquel s'ajoutaient une pièce de vin, du bois, etc. "Il rend ses comptes une fois par mois. Il a besoin qu'on stimule son activité ; sa comptabilité n'ayant pas toute la lucidité qu'elle devrait avoir...", écrivait le Comte. En 1830, Joseph Chabert devint propriétaire du Château de Brantes (68). Par la suite, il devint juge de paix du canton de Bédarrides, avec 6 000 francs de revenus. En 1854, la notice individuelle, constituée afin d'obtenir la légion d'honneur, signalait qu'il était d'une instruction et valeur personnelle ordinaires. Elle ajoutait qu'il jouissait de la considération de ses concitoyens mais avait peu de relations. La communication stipulait que ses antécédents politiques étaient honorables, et qu'il paraissait attaché au gouvernement. Pour cette raison, il méritait la confiance. Il décéda au château de Brantes le 2 mars 1880. Le bref écrit biographique établi pour obtenir la légion d'honneur mentionnait que sa fortune lui provenait de successions, sans qu'il indique de quelles successions il s'agissait (69). Ce qui paraît être erroné : aux archives départementales de Vaucluse, on ne trouve aucune succession lui profitant. C'est sûrement avec juste raison que Lacuée de Cessac se plaignait de l'opacité de sa comptabilité.

Raymond CHABERT

Je remercie madame Vergereau, monsieur Charles-Hubert de Brantes et monsieur Azzola, archiviste à l'École Polytechnique, pour l'aide que chacun d'eux m'a apportée.

Extrait de la 21ème édition des Etudes Sorguaises "De tout un peu des temps passés" 2010 

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1/ L'ossature du texte qui suit repose sur un article de l'encyclopédie libre Wikipédia, les textes non cités en bas de page sont inspirés dudit article.

2/ Lacuée, comte de Cessac, naquit le 4 novembre 1752, on trouve également ses prénoms orthographiés de la façon suivante : Jean-Girard.

3/ Lire dans Études Sorguaises, sixième publication, "Le chateau et le Domaine de Brantes, à Sorgues" page 35. par Henri Dubled (conservateur honoraire de la bibliothèque Inguimbertine, des archives et des musées de Carpentras).

4/ Documents familiaux prêtés par monsieur Charles-Hubert de Brantes.

5/ Discours prononcé dans la séance publique tenue par l'Académie Française pour la réception de M. de Tocqueville le 21 avril 1842. Typographie de Firmin Didot Frères, année 1842, page 3.

6/ Victor-François de Broglie (1718-1804) fut fait maréchal de France, duc de Broglie et prince du Saint Empire.

7/ Cadets-gentilshomes était l'orthographe utilisée au 18ème siècle. Un Cadet Gentilhomme apprenait le métier de soldat et, très rapidement, il était nommé officier subalterne. Dictionnaire Littré, édition de 1872 et supplément de 1876.

8/ Nom d'un office annuel qui se donnait par élection dans les corps de métiers et qui consistait à prendre soin des affaires du corps. Les jurandes ont été abolies. "Il est bien clair que toutes ces maîtrises et toutes ces jurandes n'ont été inventées que pour tirer de l'argent des pauvres ouvriers, pour enrichir des traitants, et pour écraser le nation, » VOLT. Lett. Vaines. 1er mars 1776

9/ Bureaux établis aux portes et aussi à certaines limites de territoire pour la perception des droits d'entrée. "Il est bien à désirer qu'on transporte ailleurs les barrières et les commis qui rendent ce petit pays de Genève ennemi du nôtre," VOLT. Lettr, d'Argentai, 20 janv. 1766.

10/ Histoire d'un paysan 1789-1815, Erckmann-Chatrian, J.J. Pauvert éditeur, année 1962, pages 2 & 3.

11/ Théodore de Banville , poète français, né à Moulins (Allier) le 14 mars 1823, mort à Paris le 13 mars 1891.Le poème dont il est extrait une strophe s'intitule "Ballade des pauvres gels".

12/ Fouailler : c'est fouetter à grands coups.

13/ Déclaration des droits de l'homme, 1789, art. 11

14/ Discours prononcé dans la séance publique tenue par l'Académie Française pour la réception de M. de Tocqueville le 21 avril 1842. Typographie de Firmin Didot Frères, année 1892, page 5. 15 La Constitution française du 3 septembre 1791 fut la première expérience d'un régime de monarchie constitutionnelle en France. Les prérogatives du roi devenaient les prérogatives de la nation que le Roi exerçait au nom de cette dernière. Elle était fondée sur les principes de la souveraineté de la Nation et de la séparation des pouvoirs.

16/ Documents familiaux prêtés par monsieur Charles-Hubert de Brantes.

17/ Journal de Paris du vendredi 4 Mai 1792, numéro 125. page 504.

18/ Jacques-Louis David, artiste peintre, il fut le premier peintre de Napoléon la à compter de 1804.

19/ La Constituante était marquée par des hésitations manifestes, malgré les discours abolitionnistes de Condorcet et de l'Abbé Grégoire. Le principe de représentation des colonies à l'Assemblée Nationale avait du mal à s'imposer. La Constituante souhaitait éviter la délicate question des nègres des Antilles. Le Décret du 15 mai 1791, déclara que l'Assemblée Législative ne délibérerait "... Jamais sur l'état politique des gens de couleurs qui ne seraient pas nés de pères et de mères libres, sans le voeu préalable libre et spontané des colonies...". Le débat ne sera pas pour autant étouffé. L'Abbé Grégoire, "l'ami des nègres" porta cette question au sein même de l'opinion. Le débat connaîtra des fortunes diverses jusqu'au 4 février 1794, date à laquelle la Convention Nationale proclama une émancipation générale des gens de couleurs.

20/ Histoire de Vaucluse, chapitre 1 pages 50 & 51, article rédigé par René Moulinas, éditions A. Barthélemy, Avignon, juin 1993.

21/ Journal de Paris, numéro 129, page 519, du mardi 8 mai 1792.

22/ II doit s'agir de Vincent-Marie Viénot de Vaublanc. né à For-Dauphin (Saint-Domingue) en 1756. il suivit d'abord la carrière militaire. Il fut élu en 1791 député de Seine-et-Marne à l'Assemblée législative, il fit partie du Comité d'instruction publique et, en politique, fut un des chefs de la droite. Il passe le dernières années de sa vie en dehors de la politique et mourut en 1845.

23/ Journal de Paris, numéro 129, page 520, du mardi 8 mai 1792.

24/ Discours prononcé dans la séance publique tenue par l'Académie Française pour la réception de M. de Tocqueville le 21 avril 1842. Typographie de Firmin Didot Frères, année 1842, page 6.

25/ Charles François du Ferrier du Mouriez, dit Dumouriez, général français, qui naquit le 13 janvier 1739 à Cambrai. Il mourut le 14 mars 1823 à Turville-Parck prés de Londres.

26/ Histoire des 40 fauteuils de l'Académie Française depuis la fondation jusqu'à nos jours - 1635/1855 - par Tyrtée Tastest, éditions Lacroit-Comon, Paris 1855, page 366.

27/ Archives historiques de l'École Polytechnique, cote VI 1 e 2, 1804 et J-G Lacuée, Comte de Cessac, par Jean Humbert, publié à Paris en 1939, imprimerie E Paillait, page 261.

28/ Marc-Antoine BAUDOT, conventionnel, né en 1765 décédé en 1837.

29/ J-G Lamée, Comte de Cessac, par Jean Humbert, publié à Paris en 1939. imprimerie F. Paillait page 91

30/ J-G Lacuée Comte de Cessac, par Jean Humbert, publié à Paris en 1939, Imprimerie E Pailler', page 93.

31/ C'est le 27 mai 1795 qu'eut lieu le premier passage du Rhin

32/ Journée insurrectionnelle royaliste parisienne provoquée par le décret constitutionnel des deux tiers.

33/ Jean Bernard Aubert DUBAYET, général et député 1757-1797.

34/ Journal de Paris, 13 brumaire, l'an quatrième de la République Française (mercredi 4 novembre 1795) page 169.

35/ Institut de France, premières nominations et première élections - texte rare -fip://Pages.com/Index.php/Philo.

36/ Lazare Carnot, Nolay Bourgogne 1753 - Magdebourg 1823, général d'armée, son titre d'"Organisateur de la Victoire" lui épargna la disgrâce.

37/ Mallet du Pan jaoques (1749-1800), journaliste, né à Genève.

38/ les citations sont extraites du livre de Jean Humbert "J.-G. Lacuée Comte de Cessac - général de division - ministre de Napoléon ler." Paris 1939. pages 117 & 118.

39/ Napoléon Bonaparte, par Albert Manfred, édition du Progrès, Moscou, année 1980, pages 90 et 92.

40/ Les Souabes doivent leur nom au peuple germanique des Suèves. Le souabe est parlé dans le Wurtemberg, dont la capitale est Stuttgart (en souabe : Schtuagerd) et dans le Schumben (Souabe). département occidental de l'état de Baviére, dont la capitale est Augsburg.

41/ Discours prononcé dans la séance publique tenue par l'Académie Française pour la réception de M. de Tocqueville le 21 avril 1842. Typographie de Firmin Didot Frères. année 1842, page 7.

42/ Tout ce paragraphe est extrait du livre de Jean Humbert "J.-G. Lacuée Comte de Cessac - général de division -ministre de Napoléon 1er."- Paris 1939, pages 136 & 137.

43/ Archives historiques de l'École Polytechnique, cote VI I a 2, 1804.

44/ Archives de l'École Polytechnique, VI 1 à 2 45 André-Marie Ampère, né à Lyon le 20 janvier 1775, décédé à Marseille le 10 juin 1836. C'était un mathématicien et physicien, il inventa le premier télégraphe, Il énonça la théorie de l'électromagnétisme, son nom a été donné à l'unité internationale de courant électrique.

46/ Source de l'édition électronique de la lettre : original manuscrit, Paris, archives de l'Académie des Sciences, fonds Ampère, carton I, chemise 1f 38-39.

47/ Source de l'édition électronique de la lettre : original manuscrit Palaiseau, Archives de l'École Polytechnique.

48/ Centre historique des Archives Nationales .

49/ Discours prononcé dans la séance publique tenue par l'Académie Française pour la réception de M. de Tocqueville le 21 avril 1842. Typographie de Firmin Didot Frères, année 1842, page 1.

50/ Étienne-Charles de Loménie de Brienne, 1727-1794., homme d'église, homme politique, philosophe.

51/ Regnaud de Saint-Jean d'Angély, homme politique, avocat, né à Saint-Fargeau (Bourgogne) le 9 novembre 1760, décédé le 18 mars 1819.

52/ Les citations sont extraites du livre de Jean Humbert « J.-G. Lacuée Comte de Cessac - général de division - ministre de Napoléon 1er".- Paris 1939, pages 151.

53/ Cette citation est extraite du livre de Jean Humbert "J -G. Lacuée Comte de Cessac - général de division - ministre de Napoléon 1er".- Paris 1939, pages 152.

54/ Les citations sont extraites du livre de Jean Humbert "J.-G. Lacuée Comte de Cessac - général de division - ministre de Napoléon 1er".- Paris 1939. pages 156.

55/ Archives historiques de l'école Polytechnique, cote VI 1 a 2, 1809

56/ Pierre-Antoine-Noël-Mathieu Bruno Daru vit le jour à Montpellier le 12 janvier 1767, décéda à Meulun le 5 septembre 1829.

57/ Archives historiques de l'École Polytechnique, cote VI 1 à 2, année 1809.

58/ Centre historique des Archives Nationales.

59/ htto://www.arnpére.cnraft

60/ Les citations sont extraites du livre de Jean Humbert "J-G. Lacuée Comte de Cessac - général de division - ministre de Napoléon 1er".- Paris 1939. page 215.

61/ Tout le texte a été littéralement copié du livre de Jean Humbert "J.-G. Lacuée Comte de Cessac - général de division - ministre de Napoléon 1er".- Paris 1939, page 216.

62/ Discours prononcé dans la séance publique tenue par l'Académie Française pour la réception de M. de Tocqueville le 21 avril 1842. Typographie de Firmin Didot Frères, année 1842, page 20.

63/ Archives historiques de l'Ecole Polytechnique, cote VI 1 a 2,

64/ La peyrarde. Frédéric Mistral écrit pairado, il en donne l'explication suivante : digue de pierre, chaussée. Le Grand Trésor, tome 2, page 520, réédition Slakine 1979. Jacques Astor dans "Dictionnaire des noms de famille et noms de lieux du Midi de la France" fournit une définition similaire : lieu rocailleux, peut désigner un chemin empierré ou la cour d'une ferme dallée de pierres. Editions du Beffroi, année 2002 page 596.

65/ Acte de maître Pochy, notaire à Sorgues.

66/ acte de maître Pochy, notaire à Sorgues.

67/ Études Sorgualses, sixième publication, page 40, Le château et le domaine de Brantes. à Sorgues, par Henri Dubled.

68/ Études Sorguaises, berne publication, page 39, "Le château et le domaine de Brantes, à Sorgues" par Henri Dubled (conservateur honoraire de la Bibliothèque Inguimbertine, des Archives et des Musées de Carpentras).

69/ Archives départementales de Vaucluse, 1 M 717, année 1854.