par Maryse BOUIX
Robert Silve nous a quittés le vingt-deux juillet dernier. Il fut présent au début de l'aventure des Etudes Sorguaises. Près de deux décennies se sont écoulées depuis, pourtant ce temps de rencontres, de recherches, d'échanges, d'enthousiasme, parfois de désaccord reste à jamais un temps fort, vivant et créatif. Aidé admirablement par Edith, son épouse, Robert joua un rôle prépondérant dans le projet de recherche sur le sort des déportés du Train Fantôme.
Ce projet, il le fit sien et ne ménagea pas sa peine. Leur maison accueillante devint "la ruche" où l'on écrivit le livre, où l'on vota pour choisir le sculpteur du monument qui fut érigé devant la gare de Sorgues. Grâce à son exigence, rien ne fut oublié : pour accompagner la sortie du livre, une cérémonie d'accueil des déportés survivants, cérémonie officielle et chaleureuse, l'un des plus beaux événements que Sorgues ait connu à la fin du siècle passé; plus tard, ce fut la création de panneaux d'exposition sur ce dernier convoi vers le camp de Dachau.
Puis, sans nous, il a continué à faire infiniment pour qu'on n'oublie pas "ces" déportés. Ainsi, bien plus que nous tous, dans ce projet et sa réalisation, il a été celui "qui désire d'un désir infini». Pour une détermination si digne, si profonde, nous lui devons beaucoup de respect.
Ici, avec les autres membres des Études Sorguaises, je tiens à présenter nos sincères condoléances à Edith Silve et à lui exprimer personnellement ma reconnaissance et mon très bon souvenir.
Maryse BOUIX Première présidente des Études Sorguaises
Extrait de la 23ème édition des Etudes Sorguaises "Jadis & aujourd'hui, recherches & récits" 2012