En 1911, Jean Tortel et sa famille quittent Sorgues pour Avignon. Depuis trois ans, son père dirigeait l'école de garçons, sa mère enseignait également.

 

Il était né le 4 septembre 1904 à Saint-Saturnin-lès-Avignon, et il est décédé à Avignon, chemin des Jardins neufs, le 1er mars 1993.

Il fit paraître ses premières poésies en 1928. Collaborateur pendant trente ans de la revue «Les cahiers du Sud», il demeure un de nos plus grands poètes contemporains.

 

De son vécu à Sorgues, au sein de l'école, il lui restait ce souvenir, un peu triste, d'avoir été en quelque sorte assigné à l'école, après la classe, et de ne pas pouvoir aller dans les rues avec ses petits camarades. Enfant, il avait lu inconsidérément, dans une même passion, les comédies publiées dans la Petite Illustration, Sans Famille, le théâtre de Machiavel, l'Iliade et les Histoires de France ou de la littérature, Alexandre Dumas, non seulement ses romans mais également ses récits de voyages et ses mémoires.

 

Avec la venue sur la place de la mairie de Valentin, le montreur des marionnettes Bastian et Tapaloeil, Jean Tortel avait conservé le souvenir d'une de ses premières grandes émotions. Madame Valentin avait installé un trépied à même le sol et faisait cuire un fricot de lentilles accompagnées de saucisses. Le futur poète, médusé par la construction de l'édifice spécialement aménagé pour la présentation du spectacle, ne vit pas la cuisine en plein air et renversa le tout. La peur au ventre devant la catastrophe produite, il se sauva, les jambes à son cou. (L'orthographe retenue pour la marionnette Tapaloeil est celle employée dans le livre de Gustave Delhomme «Doù nis de ma Maire au nis de mon Paire.»)

LA BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE JEAN TORTEL

C'est en souvenir de son passage à Sorgues et aussi grâce à des sentiments de sympathie qu'il avait noués avec quelques Sorguais que la bibliothèque municipale fut nommée «Jean Tortel».

En 1985, elle a été inaugurée par Fernand Marin, Maire. Au cours de la cérémonie, le premier magistrat de la ville a déclaré : «Si j'étais un poète au lyrisme mesuré comme Jean Tortel, je demanderais à mes mots de donner à l'éclair de cette inauguration une image fixée pour le futur... Jean Tortel nous a apporté la flamme avec la poésie qu'il a su capturer».

Extrait de la 15ème édition des Etudes Sorguaises "Sorgues : images du passé" 2004