Le chanoine Grimaud qui exerça son sacerdoce à Sorgues de 1884 à 1909 naquit à Monteux en 1837. Les Sorguais ont conservé de lui le souvenir d'un « chaud lapin ». Ce n'est pas à ce propos qu'il nous intéresse mais celui d'un fervent défenseur de la langue provençale. Il avait créé un genre littéraire, le panégyrique en provençal.

Il est certain qu'antérieurement la langue vernaculaire était le provençal et que l'on prononçait dans cette langue panégyriques et sermons, mais il est le premier dont les écrits ont été conservés.

C'était également un poète : le 5 avril 1880, à Barcelone, il obtint un prix pour son ode à Notre-Dame de Montserrat. Le classement des pièces provençales avait été fait par Joseph Roumanille, assisté de Frédéric Mistral et Anselme Mathieu.

En 1881, à l'occasion d'un pèlerinage ouvrier à Rome, il prononça un discours en provençal dans la basilique Saint-Pierre.

Il fut également l'auteur des paroles d'un cantique dédié à la Sainte-Croix du Mont Ventoux, la musique était d'Alphonse Vincent Gauaudan, percepteur à Sorgues.

En 1909, il réunit en un volume ses sermons et panégyriques, ce qui lui valut les éloges de Frédéric Mistral dans une lettre datée du 15 mai 1909: «Segne canounge e Bon Ami, m'a fa gau de reçaupre e de legi li sermoun e panegiri prouvençau...»

Malade, il se retira dans sa ville natale et y mourut le 21 janvier 1917.

Extrait de la 15ème édition des Etudes Sorguaises "Sorgues : images du passé" 2004