Louise Fanjon naquit à Marseille en 1914. En 1931, elle épousa Paul René, qui, lui-même, vint au jour en 1912. Le couple donna naissance à deux enfants : Yvan en 1941 et Josette en 1945. Du mariage jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le ménage tint un premier restaurant à Saint-Didier. Après la guerre, on les retrouva à Sorgues au « Restaurant de la Poste ».

Mais la constitution un peu délicate de René ne supportait pas les phénomènes atmosphériques de la vallée du Rhône. Le couple s'exila à Sainte-Maxime au climat méditerranéen caractérisé par des étés chauds et secs et des hivers doux. Là, dans une construction provisoire en planches, ils exerçaient un commerce de vente de friandises sucrées, bonbons, glaces, etc...

 

Cette nouvelle activité fut de courte durée, les conditions météorologiques ne convenaient pas à René, ils revinrent définitivement à Sorgues.

René fut employé à l'usine de la Gauloise (1) qui se trouvait au Pontet, sur la voie de communication d'Avignon.

Ils établirent leur nouveau domicile route d'Avignon, à côté de Fanjon, frère, limonadier. Au rez-de-chaussée de leur maison, le mari fabriquait des glaces que Louise, à partir de 1950, commença à vendre, perchée sur un premier triporteur créé par monsieur Berlutti, menuisier.

Elle exerçait dans l'agglomération. Le dimanche, elle se tenait devant le cinéma Tivoli, place de la République. On la trouvait également en face de la Poudrerie Nationale. Son fils, dès qu'il en eut l'âge, aidait sa mère.

À chaque fête votive, René achetait des sacs de vingt-cinq kilos de cacahuètes qu'il torréfiait chez Durand le boulanger de l'avenue Achille Maureau. Ensuite, c'étaient ses enfants qui les ensachaient.


Durant quelques années, le couple, qui possédait des balançoires, les fit tenir par leur fils.

Tous les Sorguais connaissaient Louise et sa caisse montée sur le devant de deux roues de vélo et à l'arrière d'une roue plus petite sur pivot. Ils désignaient cet équipage par le mot carriole qui était une impropriété de langage. Elle vendait glaces et douceurs et elle offrait sa gentillesse à tout un chacun. Au cours de l'année mil neuf cent quatre-vingt, elle cessa son charmant petit commerce.



En 1999, elle s'en est allée, laissant pour tous ceux qui l'ont connue de beaux souvenirs.

Extrait de la 28ème édition des Etudes Sorguaises "Des Sorguais remarquables et aussi des souvenirs réjouissants" 2017

Article de Agnès PINA
 

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(1) De l'usine de la Gauloise, quartier Périgord Nord au Pontet, il ne reste plus rien. À son emplacement se trouvent un lotissement et un parc d'exposition d'un vendeur de camions.