Préambule
Il est des symboles insoupçonnés, gravés dans la pierre dont la quête nécessite tout simplement de lever la tête et d’être un peu attentif.
Ils sont là, tout près, offerts à tous mais, comme ils restent discrets, ils sont invisibles à ceux qui n’ont qu’une vue d’ensemble sans saisir les détails.
Ces signes, ces symboles sont notre héritage et aussi notre patrimoine constitué au fil des siècles par le labeur, la connaissance de nos ancêtres : c’est là l’essentiel de leur message qu’aujourd’hui nous ne savons plus lire.
C’est pourquoi cet article ne se veut ni technique, ni purement historique, il laisse une grande place à l’imagination et permet aux curieux de dénouer en partie le fil d’Ariane de l’histoire.
1 - Avant l’installation de l’eau de la ville
Jusqu’en janvier 1907, époque de la mise en service du réseau d’eau public, la commune de Sorgues n’était alimentée que de façon précaire.
À chaque élection municipale, les candidats inscrivaient dans leur programme l’établissement d’un réseau d’eau potable (conseil municipal du 3.07.1904).
La position de l’agglomération la divise en deux parties. L’une, la plus ancienne, est dénommée « le vieux Sorgues » ; l’autre qui était formée par les « quartier hauts » était à l’époque de création relativement récente, avec les parties de la ville nommées : la Peyrarde, la gare, l’Hôtel de Ville, le Badaffier et Maillaude.
1 - Le Couvent de Gentilly1
Le premier acte marquant la création du couvent de Gentilly remonte à l’achat de biens par Annibal Gaëtan de Ceccano, au début du XIVème siècle, moyennant le prix de 1876 florins, dans un quartier appelé « Gentiliaco » à Sorgues. Sa construction se situe dans le cadre de l’essor de notre commune, à la suite des grands travaux entrepris par le pape Jean XXII à partir de 1317 : la partie la plus ancienne du couvent, la tour où était le colombier et qui fut acquise par le cardinal.
La place Saint-Pierre, c’était l’endroit merveilleux où j’ai passé ma petite enfance et mon adolescence. Ma cousine Emma l’appelait parfois, selon l’antique dénomination, le pré « Castelin » du nom de son propriétaire au début du dix-neuvième siècle.
La maison de ma prime jeunesse s’ouvrait, rue de la République par le bazar dit « Russe », sa façade postérieure avait un portail qui permettait d’accéder à la place. Par là, avant même d’avoir distingué les personnes qui pouvaient s’y trouver, je voyais un espace de terre battue parsemée de touffes d’herbe, appuyée au nord contre une ¨légère élévation de terrain ; d’énormes platanes centenaires, plantés çà et là, ombrageaient les lieux.