Ce pont fut achevé en 1926, à la grande satisfaction des habitants de l'île de l'Oiselet qui, jusqu'à cette date, étaient obligés d'emprunter le bac à traille. Le batelier, monsieur Liardet Joseph, dit «le passeur», allait bientôt être au chômage.
Au dix-neuvième siècle, l'île d'Oiselay était desservie par un bac public, dit du Dragonnet, établi sur le bras navigable du Rhône. Il appartenait presque exclusivement à une seule fratrie : la famille du Laurens d'Oiselay. Divers bacs particuliers fonctionnaient, dont le plus important avait toujours été celui installé vers la pointe aval, sur le bras secondaire du Rhône, dit des «Arméniers».
Préface de la 15ème édition des Etudes Sorguaises "Sorgues : images du passé" 2004
Les transformations de Sorgues depuis 1915 (j'avais cinq ans) jusqu'à nos jours me font penser à la descente et à la remontée d'un ascenseur du trentième étage à zéro et vice-versa.
L'entrée de Sorgues vers 1940 à l'époque où le cours était ombragé de platanes. La terrasse du café du Commerce était couverte et vitrée.
L'ancien cimetière
Jusqu'au début du dix-neuvième siècle, notre cimetière était loin de l'enceinte fortifiée de la commune. Nos ancêtres avaient choisi un endroit élevé, à l'abri des inondations, il jouxtait au nord la petite place Saint-Pierre d'alors. Le culte des morts était très prégnant, leurs lieux de repos étaient considérés comme une terre sainte : de ce fait, les personnes excommuniées, notamment les suicidés, n'avaient pas le droit d'y être enterrées. Il était géré par la paroisse et n'était pas divisé en concessions cadastrées. Au mois de septembre 1815, le maire fut chargé par le préfet de dresser son état. Cette décision faisait suite à une démarche entreprise par le desservant de l'église qui se plaignait de l'étroitesse de l'espace. Souvent, en creusant, il déterrait les ossements d'un cadavre enseveli depuis peu de temps. (1) Le curé réclamait un agrandissement facile à exécuter, le cimetière était environné d'une étendue propriété de la commune.