Paul Pons, après avoir raconté ses premières années, après avoir rappelé l'époque où il servait la messe dans la petite église de Sorgues, son pays natal, celle où il entra en apprentissage chez le forgeron du village, s attendrit en narrant les prodiges faits par sa pauvre mère pour lui assurer le bien-être. Puis il commence le récit de ses premières armes de lutteur à la foire de Vedène, en l'honneur de la Saint-Just. Il a affaire pour débuter à un athlète très réputé dans la région.
Il me saisit brusquement les deux poignets et j'eus la sensation que deux bracelets de fer m'enserraient. Presqu' aussitôt par une tirade violente il fit venir à lui et précipitant ses attaques me ceintura de côté. Je le dominais de la taille, suffisamment pour engager sa tête sous mon aisselle, et engageant complètement mon avant-bras sous son cou, je la maintins là, où elle resta comme prise dans un étau. Je sentis à ce moment qu'il n'assurait plus sa prise en ceinture avec la même vigueur, et, j'en profitai pour m'échapper dans un brusque mouvement de recul. J'étais hors de son étreinte.
Le championnat du monde de lutte qui se déroule actuellement à l'Apollo a réuni les engagements de tous les meilleurs lutteurs.
FIN 1907 vient de voir, à l'Apollo. se dérouler les péripéties, du Championnat du Monde, auquel prit part Paul Pons, qui battit le Russe Pytlasinski dans la première épreuve de ce genre. Cette victoire que nous évoquons, nous ramène neuf ans en arrière — 1898 — année qui fut l'âge d'or de la lutte. sinon pour les lutteurs. du moins pour les organisateurs du premier tournoi international régulièrement codifié.
La Vie au Grand Air commence aujourd'hui la publication des souvenirs de Paul Pons. « Vingt ans de lutte » résume toute la vie de Pons, depuis sa prime jeunesse, jusqu'à nos jours, en passant par les curieuses et pittoresques étapes que lui a réservées, à ses débuts, une existence qui ne fut pas toujours des plus faciles. Paul Pons conte, dans ses mémoires, ses premières espérances et aussi la suite fatale des désillusions qui ne l'épargnèrent pas plus qu'un autre. Remontant le murs de ses souvenirs jusqu'à l'époque où il quitta son petit village de Sorgues pour chercher fortune, il nous fait pénétrer sa vie intime, soulevant un voile discret sur l'existence professionnelle des lutteurs et sur le côté pittoresque mais souvent pénible, de leur vie errante, Vingt ans de lutte fourmille d'anecdotes, les unes tristes, les autres gaies; toutes supportent la lecture, aucune d'elles ne s'écarte de la tenue qui convient à "La Vie au Grand Air" et de laquelle notre magazine ne s'est jamais départi un seul instant. Paul Pons, de qui, après une carrière bien remplie, la retraite est imminente, y juge les choses qu'il a vécues avec une philosophie calme et un peu sceptique, et les hommes qu'il a approchés avec une expérience complète et aussi un parlait esprit de camaraderie.
Paul Pons a commencé dans le dernier numéro de la Vie au Grand Air la publication de ses mémoires. Il racontait ses années de jeunesse depuis l'époque où il servait la messe dans la petite église de Sorgues, son pays natal jusqu'à son entrée en apprentissage chez le forgeron du village . Le souvenir attendri de sa vieille mère met une note émue dans ses confidences lointaines.
Nous étions deux apprentis chez le forgeron, où m'avait placé mon père, route du Pontet.
Il est temps de lui donner un métier, avait-il dit à ma mère, au lendemain du jour où j'avais si mal servi un Dieu qu'elle vénérait d'une foi si sincère.
Bien que le travail ne fût pas surabondant, on manquait de bras à la forge du pays ; et, comme le patron avait dit un jour au père : "Envoie-moi ton gars quand tu voudras", j'étais tout désigné dans l'esprit paternel pour faire un forgeron.
J'entrai donc à la forge en qualité d'apprenti, sans autres appointements que les quelques très rares sous que me donnaient les clients de la maison, peu enclins d'ailleurs à la générosité.
Communiste résilient malgré sa faiblesse physique Marcel Rayne naquit à Sorgues le 20 avril 1902.
Au début du vingtième siècle, son père, Poloni Rayne, était coiffeur. Il exerçait rue de la République, à l’heure actuelle siège du « Médical Sorguais », sa mère demeurait au foyer.
Le frère était greffier du juge de Paix. Dans la commune, c’était une famille estimée et politiquement incolore.
Ingénieur de fabrication à l'usine Alfa-Rochette Cenpa de 1938 à début 1959
Le petit texte que je soumets à la lecture a pour objet, dans une faible mesure, de faire connaître le sort contraire de ces Français qui naquirent dans le Reichsland Elsafi-Lothringen (territoire impérial d'Alsace-Lorraine).