Ayant acquis l'usine de moulinage ainsi que le couvent orphelinat qui fournit le personnel féminin, M. Louis BOUSCARLE entreprend la modernisation et l'agrandissement de cette entreprise.
La création
Avant la Première Guerre Mondiale, Henri Rivolier était le représentant d'une grosse maison de Charlieu (Loire) spécialisée dans la construction de voitures d'enfants et de jouets : les Etablissements Devillaine. Il approvisionnait la région du Sud-est de la France où il avait su, grâce à ses qualités professionnelles, arrondir sa clientèle. Aussi il lui vint naturellement l'idée de se substituer à l'industrie charlieudine en créant sa propre entreprise.
Dernière ville avant l'entrée dans Avignon, cité touristique de grande renommée, Sorgues est un lieu de passage se situant sur un axe fréquenté. La route impériale ou route nationale 7 sillonne la commune, le train y fait halte en 1854.
La petite ville possède un riche passé historique souvent ignoré par les voyageurs, ses témoins architecturaux ayant disparu. En effet, la cité est à l'époque médiévale une résidence d'été des Papes qui séjournent à Avignon. Elle détient alors un magnifique château pontifical (1).
USINE DITE DE LA GRANGE DES ROUES
Le nom de cette usine rappelle certainement pas mal de souvenirs à certains vieux Sorguais, d'aucuns pour y avoir travaillé, d'autres pour être allés se baigner dans l'Ouvèze en aval du barrage construit bien avant 1914, et enfin pour certains pour y être allés taquiner le goujon sous les frais ombrages. Tout d'abord, vous êtes-vous posé la question : « Pourquoi le patronyme de « Grange des Roues » ?
J'ai toujours lieu de penser que l'usine, lors de son installation, avait été équipée de plusieurs grandes roues hydrauliques animées au fil de l'eau et pourvues, pour pouvoir étudier et utiliser l'énergie, de multiples renvois d'engrenages, de poulies, de transmissions, de courroies, de paliers dormants dans des niches etc...
Le Sorgues de la Belle Epoque : une société dominée par les propriétaires de fabriques riches par héritage.
Maire, Juge de Paix et garde-champêtre y sont naturellement considérés, avec raison, comme sources d'ennuis ou de faveurs (1). L'instruction primaire s'est généralisée, l'ignorance totale devient une exception dans les générations qui arrivent à l'âge d'homme. L'instruction secondaire demeure réservée aux enfants de la bourgeoisie. (2) Le Maire, Auguste BEDOIN, est propriétaire de l'usine Montfort, fabrique de pierres du Levant (pierres à aiguiser). Premier Juge de Paix suppléant, le titulaire empêché il lui arrive de faire prêter serment pour l'attribution d'un débit de tabacs, la nomination d'un garde-champêtre, de procéder à l'apposition et à la levée de scellés etc... (3). Au décès du juge de paix CHABRAN, il installe son successeur (4).